nomination.
En résumé, ils n’ont pas pu couper la main
de Poutine, alors ils la baisent, tout en faisant
de leur mieux pour infléchir sa politique en
faveur d’Israël.
L’arrivée de V. Sloutsker à la tête du
Congrès juif russe, permise par Vladimir
Rissen, « l’adjoint au maire juif de Mos- cou », est advenue, d’après Haaretz, dans
« une période creuse dans les relations is- raélo-russes ». En effet, en janvier 2005, le
gouvernement russe « a décidé de vendre des
missiles à la Syrie », et « il a annoncé qu’il
fournirait à l’Iran le combustible nécessaire
au fonctionnement du réacteur nucléaire de
Bouchehr ».
Le rôle de Sloutsker et du lobby juif qu’il
représente en Russie était, et il est toujours,
de contrer cette politique russe défavorable
à Israël et que « l’oligarque juif » attribuait
à « certains organes et centres de pouvoir
dans le pays (en Russie) où la pensée du
passé prévaut, selon laquelle les pays arabes
font partie de ‘‘notre’’ camp, et Israël et les
sionistes font partie de l’autre camp. »
Il y a donc une guerre sourde dans l’appa- reil d’Etat russe et autour de Poutine, une
guerre opposant les juifs pro-israéliens et les
patriotes.
Comme je l’ai rapporté et analysé dans
Chroniques du sionisme, les relations rus- so-israéliennes se sont dégradées ces der- nières années autour de la question syrienne
et iranienne, et tout particulièrement, comme
je l’ai dit précédemment, depuis que l’avia- tion israélienne a causé la destruction d’un
avion russe et la mort de son équipage.
Durant cet épisode, le Grand-Rabbin de
Russie, Berel Lazare, qui fait partie de la
direction du Congrès juif russe et qui est
proche de Vladimir Poutine, s’est opposé à
la livraison des missiles S-300 à la Syrie au
nom de sa « sensibilité à propos de nos frères
en Israël, à Sion ».
Jusque-là, les Russes s’étaient abstenus de
livrer les S-300 à la Syrie, en raison du lob- bying des Israéliens qui arguaient que cela
limiterait la capacité de l’État hébreu à neu- traliser les « menaces terroristes », incluant
le Hezbollah.
Mais après la destruction de l’avion russe
à cause de Tsahal, la realpolitik, les alliances
géopolitiques de la Russie et son armée — le
ministre de la Défense Sergueï Choïgou au
premier chef — ont prévalu sur les desidera- ta du lobby pro-israélien en Russie.
D’ailleurs, la dégradation des relations
entre Vladimir Poutine et les tenants du sio- nisme international s’est bien illustrée en
mars 2018, lorsque des organisations juives
en Israël (L’Union sioniste) et aux Etats-Unis
(Le Comité juif américain) ont qualifié le
président russe d’antisémite.
Je dois dire que ce refroidissement entre la
Russie et Israël ne m’a guère surpris, mais à
au contraire confirmé mes articles de pros- pectives géopolitiques écrits depuis sep- tembre 2015.
Et à mon sens, les rapports israélo-russes
vont continuer à se détériorer.
R. : Comment comprendre la politique
pro-sioniste de Donald Trump ? Vous pensez qu’il gagne du temps actuellement en
donnant des gages aux néo-conservateurs
et aux pro-sionistes de son entourage ?
Y. H. : La politique pro-sioniste de Donald
Trump se comprend très simplement : personne ne peut, aux Etats-Unis, accéder ou se
maintenir durablement à la présidence sans
faire allégeance au lobby pro-israélien. C’est
ce qu’ont démontré les deux universitaires
américains, Stephen Walt et John Mearshei- mer, dans leur livre Le lobby pro-israélien et
la politique étrangère américaine.
Je ne prétends pas, comme ceux
qui sont fanatiquement pro ou
anti-Trump, être dans la tête du
président américain et sonder son
cœur et ses reins. Je m’en tiens à
la réalité des faits. Ma méthode
est empirique.
Et la réalité c’est que l’arrivée au
pouvoir de Donald Trump est le
résultat d’un processus historique
de décomposition du système et
de l’idéologie du libre-échange,
et de l’hégémonie impériale des
Etats-Unis.
Sur le plan économique, le discours protectionniste et ré-industrialiste de Trump a fait écho aux attentes de
l’électorat issu de la classe moyenne et du
“prolétariat” qui a, à cause du libre-échange,
soit perdu son emploi, soit vu son salaire subir une pression à la baisse.
Son positionnement géopolitique isolationniste correspond à ce que pense une partie de
l’establishment états-unien, notamment au
Pentagone — à l’instar du lieutenant-général
Michael T. Flynn (soutien de Trump et son
éphémère conseiller à la sécurité nationale
qui a subi les foudres de l’État profond) —
qui a compris que la fuite en avant impérialiste et guerrière de l’Amérique la conduirait
à sa perte, en tant que nation.
Face à eux, il y a l’État profond impérialiste, les Faucons, les néo-conservateurs
pro-israéliens qui ont conduit l’armée américaine dans un certain nombre de guerres, notamment dans le monde musulman, au seul
profit d’Israël et au détriment des Etats-Unis.
Autour de Donald Trump, ces deux tendances cohabitent et s’affrontent. Et il doit,
par conséquent, pour satisfaire les pro-israéliens, faire des concessions — déplacer
l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, insulter et menacer Assad, accentuer les sanctions contre l’Iran, assassiner le général Soleimani — sans toutefois entraîner son pays
dans une guerre mondiale.
R.: Au niveau mondial, l’épidémie de coronavirus a provoqué une crise sanitaire
et économique sans précédent. Comment
le sionisme pourrait utiliser cette situation
à son avantage ?
Y. H. : À ce stade, il est encore trop tôt pour
y répondre précisément et définitivement.
Faire de la prospective, visuellement, c’est
comme prolonger les courbes correspondant
à des tendances sur un diagramme.
Cette épidémie accentue certaines tendances. En d’autres termes, elle constitue,
non par sa gravité réelle mais par les me- sures prises à l’échelle mondiale et leurs ef- fets rétroactifs, une accélération historique,
notamment sur les plans géopolitique et éco- nomique.
Cela étant dit, revenons au sionisme et à
Israël, et reprenons les faits chronologique- ment : deux mois environ après le déclen- chement officielle de l’épidémie en Chine
(décembre 2019), l’on apprenait, fin février
2020 par les médias israéliens (Jerusalem
Post et i24NEWS) qu’une équipe de scientifiques de l’Etat hébreu était déjà en train de
mettre au point un vaccin contre le coronavirus, et qu’il serait prêt quelques semaines
après l’annonce et disponible 90 jours après
la même annonce faite par le ministre israélien des Sciences et de la Technologie, Ofir
Akunis.
Or, le docteur Chen Katz, chef du service
de biotechnologie du MIGAL, l’organisme
israélien qui est en train de produire le vaccin en question, affirme que son concept de
base est de « développer la technologie, et
non spécifiquement un vaccin pour ce type
de virus », et de conclure « appelons cela de
la chance »(14). Il y a manifestement là une précipitation
israélienne qui relève plus du domaine du
marketing que de celui de la science. Cela
traduit une volonté ancienne d’Israël d’appa- raître comme la nation messianique qui va
« sauver l’humanité ».
14. https://www.i24news.tv/fr/actu/
israel/1582822846-coronavirus-dans-3-
semaines-un-vaccin-sera-pret-scientifiquesisraeliens
Mais depuis, une alternative au vaccin est
apparue sur la scène publique : l’hydroxychloroquine et le protocole du professeur Didier Raoult.
Suite à cela, le président des Etats-Unis a annoncé le jeudi 19 mars que l’hydroxychloroquine serait utilisée dans son pays pour combattre le virus. Et dès le lendemain, le vendredi
20 mars, le géant israélien des médicaments
génériques Teva a sauté sur l’occasion et a annoncé qu’il allait fournir gratuitement aux hôpitaux américains dix millions de doses de sa
molécule antipaludique hydroxychloroquine.
L’entreprise israélienne a précisé que SIX
MILLIONS de doses seraient fournies aux
hôpitaux américains avant la fin du mois de
mars, et plus de dix millions courant avril(15).
Mais tout cela reste dérisoire au regard de
l’ampleur et des implications du phénomène
du coronavirus. De plus, le sionisme n’est pas
un mouvement historique autonome. Il est,
et c’est une de mes thèses, une des branches
d’un mouvement messianique global, au sens
où ce messianisme a pour finalité de révolu- tionner, de bouleverser le monde entier ainsi
que tous les aspects de la vie humaine, et ce,
bien sûr, au niveau politique également.
Par conséquent, il faut relier, dans notre
réflexion, le sionisme à sa branche sœur, le
globalisme. Et de ce point de vue, la crise du
coronavirus constitue une rupture historique,
ce que Karl Marx appelait un « saut qualita- tif » ; un concept qu’il a, peut-être à son insu,
emprunté au messianisme juif ayant structuré
également le globalisme ; il s’agit du boule- versement que j’évoquais, permettant de faire
passer le monde dans un nouveau paradigme.
C’est ce dont parlait Jacques Attali en mai
2009 quand il écrivait que « L’Histoire nous
apprend que l’humanité n’évolue significati- vement que lorsqu’elle a vraiment peur… La
pandémie qui commence (le H1N1) pourrait
déclencher une de ces peurs structurantes…»,
et on en viendrait selon lui « beaucoup plus
vite que ne l’aurait permis la seule raison
économique, à mettre en place les bases d’un
véritable gouvernement mondial. »(16)
Cet utopique gouvernement mondial aurait
pour capitale, toujours selon Attali, Jérusa- lem(17). Mais ce que l’on constate pour l’instant
avec la crise du coronavirus, ce n’est pas une
unification de la planète mais un retour à la
nation, et un renforcement de la multipolarité.
Cette crise va donc accentuer l’opposition
entre globalisme et souverainisme. Quant
aux sionistes, on les trouve dans ces deux
camps. Si le sionisme est une émanation du
messianisme au même titre que le globalisme, il apporte, par opportunisme, instinct
de survie et hypocritement, son soutien aux
souverainistes.
Mais à mon sens, la multipolarité et le souverainisme (je ne parle pas du nationalisme
israélo-compatible) bien compris se retourneront à terme contre le sionisme qui en est
l’ennemi ontologique, de la même manière
que les nations syrienne, iranienne et russe,
constituent des entraves géopolitiques à Israël.
Propos recueillis
par Monika BERCHVOK.
15. https://www.i24news.tv/fr/actu/
international/1584712791-l-entrepriseisraelienne-teva-va-offrir-10-millions-dedoses-d-anti-paludique-aux-usa
16. https://blogs.lexpress.fr/attali/2009/05/03/
changer_par_precaution/
17. Public Sénat, 14/09/2010.
6 N°3419 — 8 AVRIL 2020 — RIVAROL
Confinement : le temps des charognards !
DU fait des mesures de confinement,
plus ou moins strictes, étendues en
principe désormais à une bonne moitié de la population de la planète, sur tous
les continents, l’activité économique ne peut
que s’effondrer. Les gens vont de moins en
moins travailler, ils ont de moins en moins
l’occasion d’effectuer des achats. Même la
vente par correspondance, qui n’est du reste
pas possible partout dans le monde, n’est pas
une solution, car les livraisons sont encore effectuées par des êtres humains, qui devraient
être confinés aussi pour beaucoup. Les fameux drones-livreurs ne sont encore que des
concepts publicitaires dans les pays avancés,
aux Etats-Unis, en Europe ou en Chine ; leur
généralisation, techniquement pas forcément
possible, poserait en outre des problèmes de
sécurité évidents. Donc l’activité économique
s’effondre complètement, partout dans le
monde, sans remède, ou du moins sans ressource intrinsèque.
Les pouvoirs publics interviennent donc, partout dans le monde. Nous nous intéresserons
ici particulièrement au cas de l’Union Européenne, réalité fragile, car elle cumule les inconvénients du fédéralisme — les contraintes
fortes pour les Etats constituants —, sans en
posséder les avantages — une totale solidarité
économique et sociale —.
DES POLITIQUES DE RELANCE
POUR CONTRER L’EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE
Les gouvernements, là aussi dans le monde
entier, de la France aux Etats-Unis, mais avec
des moyens très variables, ont commencé à
lancer de grands plans de relance, afin de soutenir l’activité économique défaillante. En soi,
la chose se comprend, et elle est sûrement inévitable. Sitôt la crise sanitaire passée, il n’est
pas du tout évident, même en espérant une
mortalité totale limitée par rapport aux populations prises dans leur ensemble, que l’ac- tivité économique reprendra normalement.
Un soutien des pouvoirs public en période
de récession à l’activité économique, théo- risée par le britannique Keynes dans les an- nées 1920-1930, est précisément le genre de
pratique qui fait presque consensus parmi les
économistes — pourtant très divisés sur à peu
près tous les sujets —. Toutefois ce consensus
n’existe que pour une période courte, exceptionnelle.
En outre, cette relance relève dans les praEN décrétant l’assignation à résidence de tous les Français pour
plusieurs semaines, Emmanuel
Macron ne pouvait ignorer qu’il interdisait en même temps aux chrétiens les
célébrations de la Semaine sainte. D’ailleurs, ne mettait-il pas les églises dans
le même sac que les lieux « non indispensables » à ne point fréquenter durant
ce temps, au même rang que les centres
de loisirs, les salles de sport, les boîtes
de nuit, les bars et les restaurants — il
avait volontairement oublié les salles
de vote, où les citoyens étaient quand
même convoqués pour les élections municipales du 15 mars ! C’est dire le piètre
souci qu’il avait de la santé des Français
et moins encore de leur santé spirituelle !
Le plus important pour lui était d’obéir
aux injonctions des chantres du Nouvel
Ordre Mondial, lesquels tenaient à faire
l’expérience de la paralysie générale de
tout un pays, selon des plans évidemment occultes…
Tout laisse à penser que le président
d’occasion ignore ce que sont la Semaine
sainte et son point culminant, la fête de
Pâques, la plus grande fête de l’année,
l’apothéose de notre libération des griffes
du péché, celle où le Christ a vaincu la
mort ! Pas un mot de compassion de sa
part jusqu’à présent pour les chrétiens qui
seront privés de ce jour d’immense joie et
qui devront vivre ce vingt-cinquième jour
d’enfermement comme tous les autres
dans le désœuvrement, la solitude et la
tristesse entre quatre murs.
Nul doute que, si un chemin de croix
avait été entraîné par des prêtres fidèles
à la foi de toujours et suivis d’une foule
immense et recueillie, des grâces inouïes
auraient vite surabondé et le coronavirus
aurait été terrassé. Car le bon Dieu aime
qu’on Le supplie en temps de calamités
et il est alors attentif à nos demandes,
surtout le jour où Son fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ, s’est immolé pour
nous sauver de l’esclavage du péché.
Emmanuel Macron a mobilisé sa police
pour que le Vendredi saint ne soit pas
célébré et que Dieu ne soit pas invoqué
dans nos rues. Exactement le contraire
de ce qu’il aurait fallu !
TOUJOURS DE LA PLACE
DANS NOS HÔPITAUX POUR
TUER LES ENFANTS À NAÎTRE !
Pendant l’épidémie, qu’est-ce qui inquiète le plus le ministre de la “Santé” ?
La réduction du recours à l’avortement !
« Les interruptions de grossesse sont
considérées comme des interventions
urgentes par le ministère des Solidarités et de la Santé. Leur continuité doit
être assurée », ont déclaré Olivier Véran, ministre, et le secrétaire d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les
hommes, Marlène Schiappa, dans un
communiqué commun relayé par Le Figaro, le 23 mars.
Le gouvernement a rejeté un amendement de plusieurs sénateurs socialistes
au projet de loi d’urgence sur l’épidémie du Covid-19 visant à faire passer de
douze à quatorze semaines le délai légal
pour pratiquer une IVG pendant la période de crise sanitaire. Mais les associations craignent de voir reculer le “droit”
à l’avortement sur fond de suppression
de certaines opérations chirurgicales
dans des hôpitaux parfois saturés et de
manque de masques dans les centres de
planification. Mais qu’importe ! Massa- crer les innocents sans défense et qui ne
demandent qu’à naître, reste une priori- té !
On a même entendu un oiseau de malheur et de vieille connaissance, le sénateur Laurence Rossignol, dire qu’il
fallait profiter de la crise sanitaire pour
tiques de politiques très différentes : le plus
simple, la méthode de Trump, consiste en
des baisses massives d’impôts pour les ménages et les entreprises ; ainsi, les revenus
disponibles des acteurs économiques sont
augmentés, et ils pourront mieux faire face
à une période d’effondrement de leurs activités, et donc de leurs revenus. Une autre
méthode consiste à lancer de grands travaux
d’utilité générale, comme la construction ou
la rénovation de lignes de chemin de fer ou
d’autoroutes, ce qui génère beaucoup d’emplois, tout en demeurant d’une utilité certaine
sur le long terme ; cependant, elle est plus
adaptée pour contrer les récessions installées
sur plusieurs années, comme dans l’Allemagne ou les Etats-Unis des années 1930 ; et
les travailleurs ne peuvent pas se rendre sur
les chantiers en période de confinement. La
France, de tradition socialiste, a pour choix
coûteux de ne pas baisser vraiment les impôts
mais d’ajouter des subventions ou des allocations pour les particuliers ou les entreprises,
ce qui est inutilement compliqué et génère un
coût supplémentaire. Le socialisme français,
dont Macron est l’héritier direct, se trompe
particulièrement en soutenant avant tout la
consommation et en négligeant la production,
et même la consommation à crédit, et ce pour
des biens et services importés. Cette attitude
va très loin, puisque tout migrant fraîchement
débarqué est vu comme un nouveau consom- mateur. Consommateur aux frais du contri- buable pourtant. On paye le prix aujourd’hui
de ces folies.
LE DANGER À VENIR
DU SURENDETTEMENT ?
Le problème à terme de toutes ces mesures
de relance réside bien sûr dans l’endettement de la puissance publique. Le problème
est particulièrement aigu dans le cas d’Etats
déjà endettés significativement. Ainsi l’Italie
est déjà à plus de 130 % du PIB d’endettement, et avec la récession actuelle, et un re- bond problématique, le seuil des 140 % sera
rapidement atteint, voire 150 %. Le poids de
la dette augmente d’autant plus que la réces- sion a été forte. Si la richesse baisse de 10 %,
voire davantage — certains économistes
envisagent 15 % —, la dette n’en sera donc
que plus forte relativement. La dette grecque
n’a ainsi jamais vraiment diminué : les restrictions budgétaires sévères dans les années
2010 n’ont pas permis une baisse du montant
de la dette en proportion du PIB du fait de la
élargir le “droit” des femmes à l’avortement. Dans une tribune du Monde, elle
a clamé cette semaine sa frénésie meurtrière, rejointe par tout le reste du gang
avorteur, soit une
centaine de “professionnelles” de l’IVG
(Roselyne Bachelot, Anne Hidalgo,
Marisol Touraine,
Najat Vallaud-Belkacem), soutenues
par des charognards
du monde politique
et de la culture, qui
appellent à des mesures d’urgence et se
disent prêts à « défier la loi », s’il le
faut ! Citons ces terroristes :« Nous souhaitons que les avortements puissent être autorisés par voie
médicamenteuse au domicile jusqu’à
neuf semaines d’aménorrhée, soit sept
semaines de grossesse. Nous demandons
que les mineures soient dispensées du
délai de quarante-huit heures qui leur
est actuellement imposé avant leur IVG
diminution constante du PIB — et ce jusqu’à
très récemment, mais il est à craindre une rechute durable —.
La dette grecque devrait dépasser les 200 %
du PIB. Le seul pays qui dépasse vraiment ce
seuil, à plus de 250 %, est le Japon ; mais le
Japon, troisième économie du monde — ou
quatrième si on considère l’UE comme un
tout —, inspire bien davantage confiance aux
investisseurs que la Grèce ou que l’Italie. Il
y a donc à terme des risques de faillites non
seulement de la Grèce, la finance s’en remettrait, mais de l’Italie, ce qui est beaucoup plus
grave, du fait du poids de ce pays et de ses
banques dans le monde. La faillite du Japon
causerait un tsunami financier mondial. Les
Etats peuvent faire faillite, et c’est actuellement déjà le cas de l’Argentine — à nouveau — et du Liban. A déjà 100 % du PIB
d’endettement, la situation de la France serait
dangereuse aussi en cas d’augmentation brusque — à 120 % par exemple — et de défiance
des investisseurs.
L’Italie et la Grèce sont deux pays membres
de la zone Euro. Cette union monétaire impose en principe des règles budgétaires
strictes, avec un seuil d’endettement maximal
de 60 % du PIB et un déficit annuel maximal de 3 %. La Commission Européenne et
la Banque Centrale Européenne, la BCE, ont
assuré de leur compréhension pour les défi- cits importants en train d’être causés par les
circonstances actuelles, avec une situation de
récession durant laquelle se combinent effon- drement des recettes et augmentation des dé- penses. Toutefois, demeure sur le long terme
le problème de l’endettement total. L’apparte- nance à la zone Euro constitue un avantage de
court terme pour les pays européens endettés:
les taux d’emprunts restent significativement
plus bas que ceux proposés directement sur
les marchés internationaux. Toutefois, l’in- térêt global de toutes ces économies n’est
probablement pas d’appartenir à cette zone :
les industries françaises, italiennes, espa- gnoles, n’ont cessé de décliner depuis les
années 2000, ce qui n’est pas un hasard. Le
drame de la désindustrialisation a été illustré
concrètement dans la crise sanitaire récente
qui a mis en évidence l’incapacité de pays
anciennement industrialisés de produire dans
l’urgence des médicaments, ou même un pro- duit simple, comme les masques — relevant
de l’industrie textile, complètement disparue
ou presque —.
Les débats entre dirigeants des pays de
l’UE sont actuellement à nouveau des plus
et puissent bénéficier d’une IVG dans
la foulée de leur première consultation.
Nous souhaitons pouvoir, à titre exceptionnel pendant la durée du confinement,
réaliser des aspirations jusqu’à seize
semaines d’aménorrhée, soit quatorze semaines de
grossesse. »
Voilà le pire des
appels à la haine qui
puisse être éructé en
ces temps de malheur ! 220 000 enfants sauvagement
assassinés chaque
année dans le sein
de leur mère, cela
ne suffit pas encore
à ces ennemis de la vie ! Pendant que les
personnels hospitaliers s’évertuent à sauver
des vies, ces personnes-là songent plutôt à
la préservation — coûte que coûte — de
la possibilité pour une mère d’éliminer
l’embryon ou le fœtus qu’elle porte dans
le ventre. Étonnant sens des priorités… De
tels gestes impunis ne contribueront pas de
si tôt à obtenir la pitié et la miséricorde du
bon Dieu sur la France !
LES ANCIENS EN
DANGER AUTANT QUE
LES ENFANTS À NAÎTRE
Les personnes âgées, en cette période de
confinement, ne sont pas les bienvenues
dans les hôpitaux. Le site du Courrier des
stratèges (2 avril) publie les instructions
officielles envoyées aux établissements
pour personnes âgées : il en ressort que les
vieillards atteints du coronavirus hébergés
en EHPAD (établissement d’hébergement
pour les personnes âgées dépendantes) « ne
seront pas conduits aux urgences pour être
intubés ». Les directeurs d’EHPAD ont reçu
l’instruction claire et nette de « ne pas emboliser le standard téléphonique du SAMU
pour des patients qui n’iront pas à l’hôpital ». Idem pour les personnes âgées « pour
qui l’hospitalisation ne serait pas bénéfique ». Enfin voici le sommet de l’horreur :
« les patients âgés, dans un tel contexte
épidémique, ne relèveront pas de la réanimation, ne seront ni intubés, ni ventilés »,
Après la crise sanitaire et la crise économique, u
N°3419 — 8 AVRIL 2020 — RIVAROL 7
ce qui signifie tout simplement que l’on renonce à les soigner.
Nous vivons réellement dans un monde
infernal. C’est aujourd’hui l’État qui opère
le choix entre ceux qu’on laissera vivre et
ceux qui devront mourir ! Tous ceux qui,
comme moi, ont passé soixante-quinze ans
doivent savoir qu’ils sont des condamnés à
mort potentiels, lesquels, le jour venu, seront exécutés sans pitié.
Ce même site publie à ce sujet un document de la SFMU (Société française de médecine d’urgence) datant de 2013 et traitant
des limitations et arrêts des thérapeutiques
actives en régulation médicale (LATA) où
il est écrit, noir sur blanc, que l’esprit de la
loi découle du « principe de refus d’obstination déraisonnable » (on a, semble-t-il,
inventé une nouvelle expression pour désigner l’acharnement thérapeutique, mais
celle-ci est encore plus subjective…) Elle
consiste « à ne pas mettre en œuvre ou ne
pas intensifier des traitements actifs, voire
à ne pas poursuivre ces traitements actifs,
donc à suspendre ou à ne pas entreprendre
des actes qui apparaissent (à qui ?) inutiles,
disproportionnés ou n’ayant pas d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie. »
Tout ce charabia pour dire que la loi autorise
à tuer le patient âgé, sans aucun souci de ses
besoins spirituels au moment terrible d’être
jugé par Dieu… Et si le patient croyait à la
vertu rédemptrice de la souffrance ?
vifs : l’Italie souhaite un soutien significatif
non seulement immédiat, mais aussi de long
terme. La BCE rachèterait les obligations
d’Etat italiennes, ce qui permettrait de financer facilement le déficit et la dette, à un coût
très faible, sinon nul. C’est précisément ce
dont ne veulent à aucun prix les dirigeants allemands ou néerlandais. Selon eux, une telle
attitude, bénéficiant à l’Italie, et par une logique politique et économique évidente, à la
France, à l’Espagne, à la Grèce, et qui mettrait
rapidement en jeu des sommes énormes, des
centaines de milliards d’euros, et sans doute
davantage au bout de quelques années, affaiblirait considérablement la crédibilité de la
BCE. Elle se trouverait réduite pour les marchés au statut d’une banque d’affaires réalisant des investissements douteux dans des entreprises condamnées de toute façon à terme
à la faillite.
DE TRÈS FORTES TENSIONS
ENTRE GOUVERNEMENTS
DE L’UNION EUROPÉENNE
Ainsi, en cette hypothèse du financement
sans fin des déficits et de la dette des pays latins, le mécanisme conduirait à la faillite de la
BCE elle-même. Ou, à défaut de franche fail- lite, au mieux, l’inflation du bilan de la BCE
conduirait à la perte de valeur intrinsèque
de l’euro, donc à une baisse de l’euro sur le
marché des changes et à une inflation pour les
consommateurs européens, non seulement les
Italiens, les Français ou les Espagnols, mais
aussi les Allemands ou les Néerlandais. C’est
précisément ce dont la classe politique ou les
opinions publiques de ces pays nordiques ne
veulent à aucun prix.
En effet, il existe un traumatisme national
durable en Allemagne de l’hyperinflation de
la République de Weimar, qui a sévi au début des années 1920, avec les images célèbres
d’une brouette de billets ne valant plus rien
pour réaliser les achats du quotidien. Le fait
que le support physique de la monnaie soit
concurrencé par des formes électroniques ne
change strictement rien au mécanisme économique. Ce traumatisme collectif a étonnement
survécu à la disparition désormais complète
des générations qui ont connu ce phénomène
et s’en souvenant — forcément nées avant
1918 —. Une propagande à usage national, et
souvent reprise à l’étranger, associe crise de
l’hyperinflation et avènement du national-socialisme : ce raccourci historique est complèAlors, pour faire semblant de prévoir ces
cas inextricables, on a aussi inventé la notion de directive anticipée, laquelle permet
au patient majeur « d’exprimer, avant qu’il
ne soit inconscient ou incapable de le faire,
ses choix relatifs à sa fin de vie », à condition que ces choix aient été établis moins
de trois ans avant son état d’inconscience.
Ces choix sont « révocables à tout moment,
y compris, bien sûr, lors d’une situation de
détresse », mais qu’est-ce que la détresse ?
Au lieu de l’assister et de prier avec lui en
ce moment douloureux, les partisans de
l’euthanasie ne plaideront-ils pas pour encore noircir la situation et pour choisir et lui
faire choisir la solution la plus facile ?
Tout ce débat qui ressurgit — et ce n’est
pas un hasard ! — en période d’épidémie,
donne une touche bien morbide à notre
confinement.
À QUAND LA FIN
DU CAUCHEMAR ?
Avec cela, le confinement n’est pas près de
prendre fin. On ne cesse de nous rabâcher
que l’air « n’a jamais été si pur ». Préparet-on les esprits à de nouveaux harcèlements
et à de nouvelles restrictions de circulation
pour des motifs écologiques ? L’air serait
pur dans la mesure où moins d’hommes le
respireraient !
Au sujet de la date de la délivrance, le
tement faux, puisque 10 ans séparent la dernière année de cette crise, 1923 et 1933. Or,
en 1933, l’Allemagne souffrait d’une vraie
dépression, durable, débutée à l’hiver 1929-
1930 — par l’importation immédiate de la
crise boursière à Wall Street —, accompagnée
d’une déflation — soit une baisse du niveau
moyen des prix —, soit tout le contraire d’une
hyperinflation.
Dans le déraisonnement politique courant en
Allemagne, un nouvel épisode de forte inflation risquerait de ramener les nationaux-socialistes au pouvoir. Rappelons qu’il n’existe
plus de national-socialisme en Allemagne
depuis 1945, et de vrai nationalisme depuis
les années 1950 ; la NPD, nationaliste certes
initialement, n’a connu que des percées locales et éphémères dans les années 1960 ou
1990, et n’a cessé depuis de se recentrer et de
tomber dans l’insignifiance politique — son
espace électoral potentiel est occupé par la patriotique AFD, antinazie convaincue —.
Dans le sens inverse, les opinions publiques
italiennes et espagnoles sont particulièrement
remontées contre le conservatisme bancaire
allemand. L’épouvantail du nazisme est invoqué aussi pour dénoncer l’Allemagne dans
les classes politiques de cette Europe méridionale, ce qui ne contribue pas à la sérénité du
débat, et vexe les Allemands, quasiment tous
antinazis convaincus. L’Allemagne a bénéficié de la zone euro, et devrait donc favoriser
un partage plus équitable des choses en développant des mécanismes de financement
direct des Etats, et de façon plus générale,
de refinancement des économies. Les projets
d’infrastructures ne manquent pas dans ces
pays. Les entreprises, tant les grandes entreprises que les PME, sont aussi souvent trop
endettées. Les ménages espagnols, du fait en
particulier des coûts du logement, sont souvent surendettés aussi. Ces demandes populaires sont précisément de celles qui effraient
les citoyens allemands.
Actuellement, la ligne de la conduite de la
BCE est celle d’une synthèse ô combien difficile entre toutes ces volontés fortes contradictoires. Elle rachète des dettes grecques,
italiennes, espagnoles, via des biais un peu
indirects — comme le rachat sur le marché
secondaire des dettes — afin de ne pas contrevenir explicitement aux règlements, fixés par
les traités, qui l’interdisent. Le résultat final
est à peu près le même pour les Etats concernés. De même, seraient mis à l’étude les fameux “eurobonds”, obligations de l’Union
Européenne, idée popularisée en son temps
gouvernement joue lamentablement avec
nos nerfs, annonçant des dates, puis les démentant le lendemain. Nous sommes réellement gouvernés par des olibrius et des
rigolos. Actuellement, il semble que la délivrance ne sera pas pour tout le monde en
même temps : on déconfinerait par régions,
ou selon l’âge des personnes, ou selon je ne
sais quels autres critères… La Commission
européenne envisagerait même, imitant les
Chinois, de faire traquer les personnes par
le truchement de leur téléphone portable :
la police saurait ainsi tous les déplacements
effectués par quelqu’un et toutes les personnes avec qui il aurait parlé. Le portable
émettrait une sonnerie à chaque fois que
son porteur passerait près d’un individu
contaminé. Ce genre d’assignation à résidence sous surveillance électronique, qui
ferait bon marché de notre vie privée, nous
paraît plutôt relever du poisson d’avril. Tenons-nous sur nos gardes, toutefois !
Plus plausible, sans doute, serait le dépistage massif de la population par le moyen
de tests moléculaires ou sérologiques,
faciles à faire, pas coûteux, et qui ne demandent pas trop de matériel pour s’effectuer. Le gouvernement pense pouvoir en
réaliser 50 000 par jour d’ici le mois de mai
et 100 000 par jour d’ici le mois de juin.
Ce qui risquerait, si le confinement devait
se prolonger jusqu’à ce que tout le monde
soit testé, de nous priver de la fête de sainte
par Nicolas Sarkozy, alors président en exercice de la France, et fermement refusée par
Mme Merkel. L’Union Européenne est un sujet de droit international, un quasi-Etat, mais
qui pour l’instant, ne s’endette pas. Ces eurobonds financeraient des projets d’infrastructures communs à l’Union Européenne, ou,
thème à la mode il y a peu, de la « croissance
verte » — ce qui ne veut pas dire grand-chose
en soi, et se définit surtout négativement —.
UNE OPPOSITION ALLEMANDE
DÉTERMINÉE AUX PAYS LATINS
L’objection allemande immédiate à ces “eu- robonds”, qui ne sont donc pour l’instant pas
d’actualité immédiate, est que seraient rapide- ment créées des dettes importantes, finançant
largement les économies des pays du Sud de
l’Europe, et ne bénéficiant pas de manière im- médiatement évidente à l’Allemagne. Dans
le fond, les choses se discutent pourtant, car
des capacités d’investissements retrouvées de
gros clients des entreprises allemandes bénéficieraient aussi à l’Allemagne ; mais le débat
populaire ne va pas si loin, d’un côté comme
de l’autre.
La population allemande vieillissante craint
de subir une crise jumelée des dettes et d’inflation. Ces périls théoriques effraient véritablement les électeurs allemands, et cela
touche toute la classe politique aussi, y compris et surtout l’AFD.
L’AFD avait émergé sur la scène politique
allemande il y a une décennie non sur le
thème du péril migratoire, mais sur celui de
la sortie de l’Allemagne de la zone euro, sous
un patronage de savants économistes universitaires développant le thème de ces deux
dangers. Un sujet est totalement absent du
débat autorisé, le Grand Remplacement, très
important en Allemagne aussi ; tout débat à
ce sujet est interdit ou presque, avec une hystérie supérieure à celle dominant en France
sur ce sujet — ce qui n’est pas peu dire, ce
qui est difficilement concevable, mais aisément constatable —, avec l’épouvantail national-socialiste ressorti comme jamais face à
toute idée de défense de l’identité allemande,
pour ne pas dire de sa substance biologique.
L’AFD est sommée par les grands médias du
Système, et le reste de la classe politique, de
se séparer de son aile droite, qualifiée évidem- ment de “néonazie”, à cause d’un manque
d’enthousiasme dans l’antiracisme, le refus
du Grand Remplacement, voire, et c’est probablement hélas pour le coup complètement
Jeanne d’Arc qui pourrait pourtant bouter
hors de France le coronavirus et de priver
les familles françaises des cérémonies de
première communion et de communion so- lennelle !
Édouard Philippe dit avoir passé com- mande de plusieurs centaines de milliers de
tests. S’il leur faut, pour arriver, autant de
temps qu’aux masques, la fin de l’enferme- ment n’est pas pour demain et notre écono- mie nationale n’est près de se rétablir, pour
la plus grande joie de qui ? — on ne peut
savoir !
Mais ce sera le surveillant général de
France, le président de la république confi- née, qui sifflera, un jour prochain espé- rons-le, l’heure de la récréation. La France,
cabossée, rabougrie, et infidèle pendant
des semaines aux engagements de son bap- tême, pourra-t-elle reprendre une vie nor- male ? Oui, si elle se débarrasse d’Emma- nuel Macron et envoie aux enfers ces lois
ignobles sur le divorce, sur l’avortement,
sur le Genre, sur le “mariage” homosexuel,
sur la PMA…, qui lui ont attiré la colère de
Dieu ! Non si, refusant de faire pénitence,
elle continue de vivre comme une nation
barbare et païenne, ne pensant qu’à éle- ver un culte aux faux dieux du stade, des
médias, de la finance internationale et des
spectacles dégradants et pervers.
Michel FROMENTOUX.
faux, un refus de la promotion systématique
des perversions sexuelles et de leur expres- sion publique. On trouve de grands vicieux
et fiers de l’être, tenant à le faire savoir, dans
les instances supérieures de l’AFD. Evidem- ment, cette aile droite reste décevante de mo- dération, quand on fait l’effort de la lire en
allemand et s’avère très politiquemnt correcte
dans ses grandes protestations d’antinazisme
radical. Si l’AFD se détruisait elle-même par
des exclusions massives réclamées par le Système, elle ne serait nullement récompensée
d’un tel suicide politique, évidemment.
Quoi qu’il en soit, la peur de l’inflation et le
refus de toute solidarité européenne pouvant
conduire à son retour font quasiment consensus en Allemagne, des socialistes à l’AFD, en
passant par les chrétiens-démocrates ou les
libéraux — particulièrement remontés aussi à
ce sujet —.
DEMAIN, LA FIN EFFECTIVE
DE L’EURO ET DE L’UE ?
La mise en place d’une émission d’eurobonds ou de larges mesures de refinancement
des économies du Sud pourraient constituer
un casus belli pout l’Europe du Nord, et provoquer l’éclatement de la zone euro.
L’Union Européenne pourrait-elle survivre à
la disparition de l’euro ? Ce n’est pas évident.
Mais il faut se garder de l’exclure complète- ment, et la survie d’une structure, certes af- faiblie et maintenue, reste hélas un scénario
crédible. Toutefois, la laborieuse réalisation
du Brexit, effectivement en cours, montre
qu’un éclatement de l’UE est effectivement
possible, surtout si les opinions sont persua- dées de la pertinence de la rupture. Seuls
les peuples européens existent, l’utopique
« peuple européen », rêvé explicitement cou- ramment par les élites en Europe dans les années 1990-2000, n’existe manifestement pas.
Nous rappellerons que l’Union européenne,
loin de défendre les Européens et les Nations
européennes, fait tout, au contraire, pour assurer leur destruction, en favorisant la promotion des mauvaises mœurs et l’immigration
extra-européenne, ce qui forme désormais
dans l’Ouest et le Sud de l’Europe les bases
d’un Grand Remplacement accéléré.
Certes, l’éclatement de l’euro et de l’Union
européenne ne sauverait pas en soi les nations
européennes. Mais ce serait certainement une
étape en soi très positive.
Scipion de SALM.
une crise des dettes et la fin de l’euro et de l’Union européenne ?
8 N°3419 — 8 AVRIL 2020 — RIVAROL
Covid-19 : le déferlement pandémique !
D’HEURE en heure, de jour en jour,
le flot de l’information grossit démesurément. Une information devenue
presque intraitable (ou ingérable) tant elle est
foisonnante, volatile autant que contradictoire.
Une chatte n’y retrouverait pas ces petits. De
quoi entretenir une psychose si utile à redorer
le blason d’un gouvernement failli en jetant la
confusion dans les esprits soumis à des injonctions discordantes. Le gouvernement n’opèret-il pas des virages à 180° successifs ? Un jour
sans masque, le jour suivant avec, la liste est
longue des revirements et des changements
de cap. La situation de la France est en effet
ubuesque avec ses soixante-sept millions de
reclus, comparée par exemple à celle de Formose — 322 cas, 5 morts au 31 mars — où
la vie suit son cours presque normalement.
Alors qu’en Hexagonie les forces de l’ordre,
ignorante des “territoires” (le vice-ministre
de l’Intérieur Laurent Nunez a dit : « les banlieues ne sont pas notre priorité » dans une
vidéoconférence du18 mars entre la place
Beauvau et le corps préfectoral), s’acharnent
sur le panier de la ménagère
pour en vérifier la conformité
quant aux achats de première
nécessité…
Au 1er avril six millions de
contrôles ont été effectués
et 359 000 procès-verbaux
pour non-respect du confinement généreusement dis- tribués. Toutefois, même
à 135 euros pièce, cela ne
remplira pas le tonneau percé de l’État Danaïde. Des
pénalités sanctionnant dans moult cas, non la
faute, mais le règne de l’arbitraire, comme en
témoigne la recrudescence de plaintes devant
des tribunaux faisant trop souvent prévaloir
l’« état d’urgence » sur l’Etat de droit. Notons
que l’une des dispositions « les plus dures » de
l’état d’urgence pris dans le cadre de la guerre
anti-terroriste est — non pas la déchéance de
nationalité, ce serait trop beau ! — mais l’assignation à résidence ! Alors, soixante-sept
millions de “bioterroristes” potentiels assignés
sine die tandis que les dealers, ces startupers
(entrepreneurs newlook) de la troisième génération se gavent d’oseille, de blé et de thune
dans des périphéries livrées à elles-mêmes,
et les chiffres d’affaires se comptent par centaines de milliers d’euros annuels (voire millions) quoique l’information à ce sujet soit
restreinte d’accès et même aujourd’hui sévèrement censurée(1).
ÉTAT D’URGENCE SANITAIRE
Car “l’état de guerre” sanitaire prolonge
l’état d’urgence terroriste jamais abrogé depuis 2015 puisque désormais inscrit au cœur
de la loi en octobre 2017. Ce qui n’empêche
pas les islamistes d’opérer sans que leur lais- ser-passer et leur permis de tuer leur soient
seulement demandés ! Une guerre jamais
achevée, le foyer carcinogénique du fanatisme
étant soigneusement entretenu en Syrie, dans
la poche d’Idlib sous protection d’Ankara, et
que les puissances occidentales et leurs médias
couvrent de toutes leurs forces compassionnelles, Moscou et Damas formant un couple
maudit de “bouchers” acharnés à détruire nos
si gentils djihadistes, ces bons enfants puinés
de la Démocratie libérale-totalitaire.
Le 4 avril au matin, un demandeur d’asile
soudanais séjournant dans nos murs depuis
2017 se muait en fou d’Allah et tuait à Romans-sur-Isère deux personnes en blessant
cinq autres. C’est ainsi que ces individus (trois
ont été arrêtés) remercient le pays qui les a accueillis à grands renfort d’aides sociales et de
totale gratuité des soins. Des jeunes hommes
comme les présentent les minus habens médiatiques dont M. Nunez (toujours lui, le 5
avril sur Radio-France) nous dit « ignorer
les motivations… L’enquête est en cours » !
La réponse est pourtant limpide ! Le mobile,
toujours le même, de ces surinades de trot1. En 2007, le gain annuel d’un dealer était estimé
à un 500 000 euros. Depuis l’information reste
introuvable.
toir ? Faire le maximum de victimes, verser le
sang des vils mécréants que nous sommes. Pas
besoin de chercher de midi à la quatorzième
heure. Que M. Nunez retourne dare-dare sur
les bancs de l’école du bon sens élémentaire
et surtout, qu’il arrête de prendre les Céfrans
pour des demeurés.
UNE GRIPPETTE TEIGNEUSE
Au départ l’épidémie coronavirale n’était,
à entendre spécialistes et politiques, que bégnine, simple grippette ne nécessitant pas
de mesures particulières — en France : ni
masques, ni tests de dépistage, ni fermeture
des frontières — avant qu’elle ne prenne des
allures de Bérézina et que le gouvernement et
le chef de l’État ne parviennent plus à cacher
derrière leur habituel flot de jactance, leur im- puissance, produit de leur incompétence et
de leur suffisance combinée. Un jour la mi- nistresse Buzyn nous assurait que la Chine
était loin et le péril encore plus lointain, le
surlendemain, son successeur, le médicastre
Olivier Véran, annonçait des
livraisons de matériels qui
n’arrivaient qu’en traînant
des pieds ou qui n’arriveront
que longtemps après la ba- taille… Comme Grouchy à
Waterloo ? Ainsi le Premier
ministre Édouard Philippe
le 28 mars procédait-il à des
annonces mirifiques dont on
apprécierait singulièrement
qu’il les tienne : à savoir un
parc de 14 000 lits de réanimation, la réalisation de 50 000 tests classiques et 30 000 tests rapides par jour d’ici fin
avril et la commande de «plus d’un milliard»
de masques, niant par ailleurs mordicus tout
“retard” dans la mise en œuvre des dispositions utiles à contenir l’épidémie.
Rappelons que le titulaire de l’Hôtel de Matignon nous présente comme une victoire ce que
notre voisin allemand, en matière de dépistage,
réalise déjà depuis plusieurs semaines — pays
dont le taux de mortalité est parmi les plus
faibles, en dessous de 1 %, — soit quelque
cinq cent mille tests hebdomadaires tandis que
la France atteignait péniblement les soixantemille et seulement le 22 mars ! Or chez nous
pendant que la gent politique jacasse, la mort,
elle, continue à faucher…
L’Allemagne a misé (et gagné) sur une politique de dépistages de masse, se démarquant
dans sa gestion de cette crise de la classe dirigeante hexagonale par une aptitude certaine
à effectuer les bons choix stratégiques au
moment opportun, c’est-à-dire suffisamment
en amont pour ne pas se trouver confrontée à
des situations d’urgences devenues ingérables
comme en France où l’on multiplie de théâtraux déplacements de malades par trains médicalisés, par hélicoptères ou par des vols sani- taires spécialement affrétés. La France détient
aujourd’hui le triste record (comme naguère
pour la pandémie sidaïque) du nombre le plus
élevé de patients en états critiques à travers le
monde (6399), soit de lourdes pertes en pers- pectives. La comparaison des taux de morta- lité par million d’habitants entre la France et
l’Allemagne est à ce titre affligeante : 13 décès
pour l’Allemagne contre 83 pour la France par
million d’habitants et l’Allemagne guérit à ce
jour deux fois plus de patients que la France.
Une différence qui tient évidemment à la très
efficace organisation de la gestion de la crise.
Moins de verbiage et plus d’action, en s’ap- puyant, il est vrai, sur un tissu encore dense de
grandes et moyennes entreprises en capacité,
notamment, de produire des tests, permettant
des dépistages massifs et l’isolement des malades aux premiers stades de la maladie.
Songeons ici que, dans un pays, la France,
où l’on se donne les moyens de confiner la
quasi-totalité d’une population de soixantesept millions d’âmes, le gouvernement n’a su
ou pu imaginer de réquisitionner les ateliers
de confection — ateliers déclarés ou clandestins, chinois ou turcs, qui foisonnent dans divers quartiers de la capitale comme naguère
dans le Marais — pour monter et coudre les
centaines de millions de masques qui nous
font à présent défaut. Notons que les population asiatiques, formosanes, singapouriennes,
nippones, hongkongaises, coréennes se déplacent librement, sans grande restriction, le
bas du visage couvert tandis que les Français
sont traités comme des enfants pris en faute et
mis au piquet à domicile !
LA GUERRE DES MASQUES…
Jusqu’à aujourd’hui les masques commandés en Chine nous parviennent au comptegouttes, cent millions par ci, cent autres par là.
Sur les tarmacs de Chine populaire la guerre
des masques fait rage : des traders (courtiers)
d’un nouveau genre soufflent les cargaisons
en les rachetant directement en liquide dans
les soutes des avions. Une pratique apparemment courante (normale) qualifiée comme de
bien entendu, de fake news [news.konbini.com2avr20]. De grâce, Messieurs les stalino-capitalistes de l’Empire du Milieu, ne traînez pas
avec nos commandes, la France se morfond et
compte sur vous… Lénine n’avait-il pas prédit
que « les capitalistes nous vendront la corde
avec laquelle nous les pendrons » ?
Enfin arrêtons un instant sur l’affaire de
l’entreprise de masques industriels et médicaux du village armoricain de Paintel. Celleci connut ses belles heures en 2009 avec la
grippe H1N1, ses ateliers tournaient alors à
plein régime “vingt-quatre heures sur vingtquatre, sept jours sur sept avec huit machines
et 300 salariés et une capacité de production de
quatre millions de masques par semaine, 220
millions par an”(2)… Vendant des masques
dans le monde entier, en Allemagne, en Angleterre, en Suède, à Taïwan, au Japon, en
Amérique du Sud, aux États-Unis à partir de
ses quarante-huit sites de production en Europe et en Afrique ! Cela était trop beau pour
durer, l’entreprise ayant été rachetée à prix
cassé en 2010 par le géant de l’acier et des
villes connectées, Honeywell, dont la stratégie
financière à court terme et à hauts rendements
ne cadrait pas avec les profits d’une industrie
cataloguée comme déclinante (cela malgré
une première délocalisation partielle à Nabeul
en Tunisie), mais surtout rachetée pour éliminer un producteur concurrent. Ses machines
sont envoyées à la casse et ses ouvriers au chômage. Nous avons en l’occurrence un cas formidablement exemplaire des ravages causés
par la mondialisation pratique, son idéologie
pernicieuse et ses deux corrélats que sont les
délocalisations et la financiarisation des industries. Intervint pour parachever l’œuvre de
destruction la manie anglo-saxonne de supprimer toute initiative personnelle : le taylorisme
poussé au bout de sa logique, l’humain devient
un élément biomécanique de la machine, asservi à des cahiers des charges, des protocoles
dans le cadre de process(3) !
Pourtant en 2005 un accord avait été signé
entre l’entreprise et le ministre de la Santé,
Xavier Bertrand, aux termes duquel l’État
s’engageait à commander chaque année à
l’entreprise plusieurs millions de masques,
cela avant de se désengager, l’Administration
trouvant plus expédient de liquider en 2012
les réserves existantes et de se fier aux usines
2. Radio France 3 avril 2020 (texte) https://
www.franceinter.fr/comment-la-france-asacrifie-sa-principale-usine-de-masques
3. À comparer avec le système japonais de remontée
permanente de l’information depuis la chaîne de
production jusqu’au sommet et surtout avec la gestion
participative germanique. Voir à ce sujet Johann
Chapoutot 2020 « Libres d’obéir— Le management
du nazisme à nos jours » : « L’organisation du
travail sous le IIIe Reich va à l’encontre de toutes les
idées reçues voulant que l’organisation allemande
soit rigide, très centralisée et extrêmement codifiée.
Wilhelm Stuckart remettra en question dans les
années 1930, les notions de centralisation et
de décentralisation : l’État ou la direction de
l’entreprise fixe un cadre clair et définit un objectif.
Ensuite les exécutants ont toute liberté pour atteindre
leurs objectifs de production ou accomplir leur
mission. Mais cette liberté de choix, cette autonomie
les rend responsable en cas d’échec ». En un mot
il s’agit d’une application à/dans l’entreprise du
fameux führerprinzip qui s’apparente peu ou prou
au principe de subsidiarité.
asiatiques pour fournir les matériels en cas de
besoin. On voit ce qui en a été : délocalisation
des approvisionnements, politique de flux
tendu et dépendance au regard des disponibilités et du bon vouloir des producteurs. Toutes
conditions pour — au jour J — se retrouver
le bec dans l’eau. Oubliée la grande peur de
2009 et les cinquante millions de vaccins imprudemment commandés par la ministresse
Roselyne Bachelot. Fabriquer des masques à
un moindre coût en Chine ou ailleurs paraissait
être le bon choix pour nos responsables politiques et économiques. Les imbéciles!
BONNES NOUVELLES
Les nouveaux cas seraient en basse tendancielle, ce qui pourrait annoncer la décrue.
Mieux, les immigrés seraient beaucoup moins
sensibles au virus que les autochtones lombards, céfrans et ibères parce qu’ils seraient
(c’est en cours de vérification et cela prendra
des mois) protégés par la vaccination tuberculinique qui leur est administrée à leur entrée
sur le territoire ! Quid des centaines de milliers de clandestinssans-papiers et sans BCG ?
L’histoire ne le dit pas. En tout cas il y aura
des places vacantes (celles des victimes de la
République) que ces infectio-résistants pourront occuper. Et puis, pour contourner l’obstacle que dresse la trop accessible chloroquine
(cette empêcheuse de tourner en rond dans le
landernau de la science infuse), la Faculté, qui
se montre résolument hostile à son égard (malgré les pétitions et l’annonce le 21 mars du
pillage des Pharmacies centrales des hôpitaux
vidées de leurs réserves), envisage d’autres
pistes prometteuses au fond d’un tunnel dont
on ne voit pas vraiment le bout (confinement
prolongé sine die et une seconde vague après
la première ?).
Les guerres ont de tout temps dopé la recherche et constitué un indéniable facteur de
progrès (au moins technique : ainsi le radar,
fruit de la guerre sous-marine, qui a tant contribué à l’essor de l’aviation civile). Toutefois,
l’on redécouvre maintenant le fil à couper le
beurre et les transfusions de plasma (connues
depuis des lustres) prélevé sur des individus
guéris de l’infection par Covid-19. Un essai
clinique au profit de patients en phase aiguë de
la maladie commencera en France le 7 avril.
Autre voie : une solution obtenue à partir du
sang d’un ver marin aux propriétés oxygénantes sera injectée à des patients affectés d’un
syndrome de détresse respiratoire aiguë ! L’hémoglobine de cet arénicole commun sur nos
plages peut en principe acheminer 40 fois plus
d’oxygène que l’hémoglobine humaine ! Cet
essai concernant dix malades aura pour théâtre
la Pitié-Salpêtrière. Résultats attendus : après
l’hypothétique survie des patients.
À l’occasion du Forum économique mondial
de Davos (21-24 janvier 2020, le coronavirus
venait d’être tout juste identifié par les médecins chinois le 7 du même mois), la Coalition
for Epidemic Preparedness Innovations, organisation parrainée et financée par le Forum
économique mondial et la Fondation Bill et
Melinda Gates, annonçait déjà la diffusion
(universelle par définition) d’un vaccin contre
le SRAS-Cov-19 encore inexistant à ce moment-là ! On comprend qu’une bataille de
Titan se trouve engagée pour la conquête de
vastes portions d’un marché planétaire fort de
plusieurs milliards d’hommes. Citons, parmi
les avancées du transhumanisme ambiant et
galopant, le projet du Massachusetts Institute of Technology d’un carnet de vaccination
sous-cutané sous la forme de nano symboles(4).
Une question se pose ici : ce vaccin sera-t-il
obligatoire ? Et si oui, quelles mesures de
rétorsions seront-elles prévues pour les récalcitrants ? Amendes, déchéance des droits civiques, prison ? Toutes les options sont sur la
table… Au choix, bon choix !
Léon CAMUS.
4. Ce carnet de vaccination 2.0 ne sera pas
constitué d’une micro-puce électronique, mais
de nanoparticules composées de cristaux de
cuivre d’une longueur de 3,7 nanomètres de
diamètre, elles-mêmes encapsulées dans des
microcapsules de 16 micromètres. Invisibles à
l’œil, il sera nécessaire d’utiliser un smartphone
spécifique afin de lire les informations
fluorescentes [20minutes.fr23dec19].
Los Angeles
sous la loi martiale
D.R.
D.R.
N°3419 — 8 AVRIL 2020 — RIVAROL 9
Panique ou peurs entretenues ?
AMBIANCE spéciale. Sentiments mi- tigés. Clair obscur permanent. Crise.
Communication de crise. Adminis- tration touchée. Brèche colmatée, comme
on peut. Sensation permanente d’incerti- tude pour aujourd’hui comme pour demain.
Improvisation, panique en puissance mais
contenue par le pouvoir public qui apparaît
chaque jour comme incontournable.
Tout le monde détestait le pouvoir appa- rent mais, paradoxalement, plus ce dernier
semble s’effilocher, s’affaiblir logistique- ment, apparemment, moins le peuple excédé
pense à le renverser. C’est qu’il est devenu
d’un coup éminemment précieux, ce pou- voir. Déjà est-il en guerre contre le microbe
mutant, notre inclination à la solidarité ne
peut être que renforcée par ses efforts affichés et alors que son état de fébrilité est de
plus en plus patent. En témoignent les traits
fatigués d’Emmanuel Macron et la barbe absurde d’Edouard Philippe qui blanchit d’une
manière disparate à l’image de notre société
qui s’affaisse ici ou là. Pas de froufrou, pas
de coquetterie, pas le temps, en période de
super crise, la couleur des poils indique le niveau d’engagement de leur porteur.
La peur. Il ne faut pas avoir peur, il ne faudrait pas paniquer, c’est puéril. C’est le pouvoir, pourtant, qui exhorte les Français à ne
pas avoir outrancièrement peur qui alimente
cette peur en premier lieu. Nous l’avons vu
depuis le début de cette
crise que je qualifie d’apocalypto-complotique :
tous les représentants politiques (ne les appelez
plus responsables) jouent
cette funeste comédie mêlant discours protecteur et
incertitude. Une pintade
comme Sibeth Ndiaye,
communicante médiocre,
fait en définitive très bien
son travail dans ce nouveau monde gouverné par
l’incertitude, l’imprécision, la peur, et l’improvisation qui nécessitent
l’existence d’un pouvoir
efficient, imparfait, ô
combien imparfait, mais dont on ne peut se
passer. C’est donc cette femme si française,
pleine de lumière, qui au début de la crise,
déclara maladroitement que les supermarchés
étaient approvisionnés, et qu’il ne fallait pas
paniquer, « dans les prochains jours ». Une
étrange façon de rassurer une population
choquée et sidérée… Nous ne parlerons pas
ici de la pénurie de masques, de blouses, de
gants, de respirateurs, les médias nous en parlant toute la sainte journée et même la nuit.
Nous vivons dans une société qui manque,
en manque, nous l’avions compris dès le départ de l’épidémie officielle. Nous ne parlerons pas, évidemment, de la pénurie qui nous
guette, de la disette, de la famine (de l’holodomor ?) qui vient, pardon, qui pourrait venir si les oisifs ne se précipitent pas dans les
champs pour aider les agriculteurs esseulés.
Nous ne parlerons pas de toutes ces photos inquiétantes qui remplissent les pages d’accueil
des gros sites internet, de ces photos illustrant
une prochaine pénurie (possible) avec des clichés… de centrales nucléaires. Si l’on voulait
“stresser” la population, on ne s’y prendrait
pas mieux. Après le papier toilette, le manque
le plus effrayant est celui du pain.
Néanmoins, l’hypothèse de la grave crise
alimentaire (avec ses impondérables effets
pervers) est peu probable, le système en place
disposant d’autres flèches à son arc pour garder sous son autorité le troupeau de moutons
qu’il mène, qu’il mènera là où il le désire.
Actuellement (l’actuel étant en ce moment
de crise ce qui concerne les quelques jours
qui nous entourent), Edouard Philippe en
tête et toute une ribambelle de pharmaciens
à la retraite, de médecins essoufflés s’exprimant anonymement, de journalistes qui ne
rigolent plus comme de vieilles gaupes malmenées, angoissent les masses en alerte avec
une possible et déjà sensible pénurie de médicaments ! Hormis le cas de la chloroquine
qui alimente une polémique peut-être exagérée (puisque la chloroquine n’est pas une
panacée et ne soigne pas les malades les plus
lourdement atteints, ceux en détresse respiratoire aiguë), les inquiétudes portent sur
les diminutions des stocks d’antibiotiques et
d’antidouleurs notamment. Les titres accrocheurs abondent.
Et celui-ci qui fut décliné un peu partout :
« Faute de médicaments,
Les gens vont-ils mourir
dans la douleur ? ». La
souffrance, la préoccupation première en moment
de crise mise en exergue
par le média omnipotent.
Mourir n’est pas le problème, nous expliquet-on. Non, le problème,
c’est la souffrance.
Rappelez-vous le précédent Vincent Lambert, rappelez-vous des
simagrées de tous ces
défenseurs de vie imbéciles qui par leurs gesticulations ont empêché
la sédation tranquille de
l’homme alité. Il devait mourir, personne ne
l’empêcherait ! Mais devait-il souffrir ? Il a
souffert mais à qui la faute ? A qui la faute si
ce n’est à ceux qui n’ont pas voulu sa mort ?
Les choses auraient été si douces pour
Vincent si “on” l’avait euthanasié proprement dès le départ. Combien de souffrance
aurait été ainsi évitée ? Cette question est
restée en suspens depuis son exécution par
inanition.
« Depuis 10 jours, c’est la bataille pour
obtenir des boîtes », lâche un pharmacien
hospitalier. Avec l’afflux de cas graves de
Covid-19 dans les services de réanimation, la
consommation d’anesthésiques et d’hypnotiques s’est envolée dans son établissement,
et ses stocks sont au plus bas, nous apprend
Le Monde du 3 avril. L’inquiétude porte en
premier lieu sur les tranquillisants, sur les antidouleurs puissants et les hypnotiques. Non
sur ce qui pourrait soigner mais sur ce qui
peut rendre acceptable le trépas, soit la mort
sans souffrances. Les tensions s’étendent sur
le médicament Midazolam qui sert d’antidouleur et d’hypnotique très puissant mais aussi
de produit létal dans les actes d’euthanasies
plus ou moins maquillés. « Sur le Midazolam,
nos fournisseurs n’arrivent plus à produire
suffisamment et nous disent qu’une partie de
notre commande a été contingentée. L’APHP
(Assistance publique des hôpitaux de Paris)
devient prioritaire », déclarait Régis Moreau,
directeur des HP Metz dans l’Est Républicain
du 4 avril. Le midazolam est une molécule de
la famille des benzodiazépines. Ses puissantes
propriétés anxiolytiques, amnésiantes, hypnotiques, anticonvulsantes, sédatives et myorelaxantes, associées à un délai et une durée
d’action courts, en font un adjuvant particulièrement utile en anesthésie et en réanimation.
Le midazolam est par ailleurs indiqué,
et recommandé, comme molécule de référence dans la sédation des patients pour
détresse en phase terminale par la société
française d’accompagnement et de soins
palliatifs. Cette utilisation est réservée aux
situations aiguës ou réfractaires vécues par
le patient comme insupportables.
DU MIDAZOLAM
AU RIVOTRIL?
Il semblerait que c’est cette pénurie qui explique le décret paru dans le Journal Officiel
du 28 mars autorisant la vente sur prescription médical du RIVOTRIL, puissant épileptique utilisé à l’occasion comme hypnotique
et sédatif notamment dans les cas de « soins
palliatifs ». Ce produit injectable est utilisé
notamment dans les EHPAD où on “achève”
les vieux bien avant la crise du COVID-19
et habituellement avec autre chose que du
RIVOTRIL (par exemple un mélange de
Midazolam et de morphine). Aussi est-il légitime de se demander pourquoi Radio Shalom,
puis Sud Radio (dont on connaît le tropisme),
puis encore dans des messages sur Twitter le
grand altruiste national Meyer Habib, se sontils mis à parler d’euthanasies de masses des
vieux dépendants. Pourquoi tous ces gens
s’indignent-ils aujourd’hui d’une pratique
euthanasiaque qui existe depuis de nombreux
lustres dans l’indifférence générale ? Sont-ils
sincèrement émus ? « Profitent-ils » de cette
crise médiatico-sanitaire pour lancer un grand
débat sur le développement de l’euthanasie en
France ? Après tout, tout est possible, et nous
ne saurions sonder les reins et le cœur des animateurs de radio et de Meyer Habib. A moins
que certains membres de la communauté ressentent le besoin de se positionner en première
ligne dans les polémiques sur la crise sanitaire
afin de faire oublier les révélations du Monde
sur les incroyables escroqueries dont sont responsables certains Israéliens qui profitent de
la crise pour voler (à hauteur de 750 millions
d’euros!) les hôpitaux français et les EHPAD
(grâce à de savants piratages et en jouant sur
la peur de pénurie). Le procédé est presque
toujours le même. Les escrocs contactent la
cible en se faisant passer pour un fournisseur
habituel, ils expliquent avoir reçu une livraison de masques de protection ou de flacons
de gel hydroalcoolique, et incitent à commander très rapidement avant que le stock ne soit
épuisé, jouant ainsi sur la pénurie actuelle et
sur l’état de stress général. Ils fournissent des
coordonnées bancaires, attendent le virement
et s’évanouissent dans la nature. L’argent, qui
transite de compte en compte à l’étranger, disparaît avec eux.
ISRAËL: SA CHLOROQUINE
ET SES QUELQUES ESCROCS
Le papier tout récent du quotidien vespéral
a provoqué un petit séisme au sein de la com- munauté, au point d’entraîner une réaction
défensive du licratiste, avocat de Lelandais,
Alain Jakubowicz : « Je lis dans le Monde
que les réseaux d’escrocs qui sévissent actuellement en profitant de la crise sanitaire opéreraient souvent depuis Israël. Si c’est exact,
cela ne me fait pas seulement horreur, cela
me fait honte. Je n’accepte pas qu’Israel devienne le refuge de ces ordures en détournant
et bafouant la “loi du retour”. Ce n’est pas
le judaïsme qui m’a été enseigné enfant. C’en
est même le contraire. Qu’on ne me parle pas
de “communauté”, je n’ai rien de commun
avec ces salauds. Je me sens infiniment plus
proche des jeunes des quartiers qui montrent
dans cette épreuve le beau côté de l’humanité.
C’est dit. » On en pleurerait.
L’AUTRE SOURCE
DE LA GRANDE PEUR
La peur de la maladie. La peur de ses
symptômes. La peur de la mort et de l’agonie. Mais aussi la peur des conséquences
prophétisées et parfois voulues par certains zélotes azimutés. Dans Le Midi libre,
Marek Halter s’est ainsi livré à un exercice
de magie dont il a le secret en mélangeant
expression de sa vieille sagesse légendaire
et vision apocalyptique. Après avoir exhorté
les gentils Français à rester calmes en citant
le « N’ayez pas peur » de Jean-Paul 2 (il dit
aimer beaucoup Jean-Paul 2), le barbu patibulaire explique que la probabilité d’une
guerre civile horrible avec les ingrédients
du racisme et de l’antisémitisme est très
forte. Et il décrit les conséquences affreuses
d’une sorte de guérilla après avoir dit qu’il
ne fallait pas avoir peur. Etrange rhétorique
qu’il faut peut-être mettre sur le compte de
la grande vieillesse du personnage. Lisons
la prose de celui qui passe pour un prophète
aux yeux de certains cosmopolites : « Car
si elle n’obtient pas rapidement de réponses
aux raisons qui l’ont fait naître, la peur se
propagera plus vite encore que le coronavirus, transformant tout individu en ennemi en puissance. Tout événement imprévu
en malédiction. La méfiance s’installera.
Et avec elle, la violence. L’état de guerre
s’installera.
Dans nos banlieues balayées par notre
actualité sanitaire, plusieurs centaines de
milliers d’enfants ne vont plus à l’école.
Privés de ce cadre malgré tout structurant et privés de cantine, je doute qu’ils
puissent supporter d’être confinés des
journées durant dans leurs demeures surpeuplées. Que feront-ils alors?
À moins que l’État ne vienne en aide à
ces “sinistrés”, ils resteront dans la rue.
Des bandes se formeront qui ne tarderont
pas à s’attaquer aux grandes surfaces —
déjà dévalisées dans tous nos quartiers
par nos concitoyens — et parce que nous
ne pouvons nous armer pour nous défendre comme aux États-Unis, on enverra
contre eux la police, puis l’armée. L’état
de guerre s’installera et on cherchera un
bouc émissaire, comme à l’époque de la
peste décrite magistralement par Jean
Delumeau dans “La Peur en Occident”.
Le racisme et l’antisémitisme ressurgiront,
aussi mortels que l’épidémie. »
Marek Halter reste muet sur les escrocs
émigrés en Israël qui ont fait perdre énormément d’argent et de temps aux établissements médicaux français. Marek Halter,
à l’instar de tous les partisans de la chloroquine, ne dit pas que la première entreprise
à vendre la molécule miracle est la firme
Téva, première entreprise israélienne qui
n’a pas toujours brillé pour son “huma- nisme” dans le passé. En décembre 2016,
une plainte a été déposée devant un tribu- nal du Connecticut contre les laboratoires,
Teva et Mylan, pour entente sur le prix de
leurs médicaments. Depuis, quarante-cinq
Etats américains ont porté plainte contre
une vingtaine de laboratoires pharmaceutiques. « Ces fabricants de génériques se
sont entendus pour réduire la concurrence
et augmenter les prix, dénonçait ainsi en
octobre le procureur général de l’Etat du
Michigan, Bill Schuette. Il apparaît que
leur collusion pour augmenter les coûts
au-dessus des prix du marché a bien eu
lieu et cela n’aide pas ceux qui souffrent
de maladies soudaines ou d’infections. »
Oui ! Il ne faut pas avoir peur de n’importe quoi, mais d’abord et avant tout de
ces amis qui vous veulent subitement du
bien !
François-Xavier ROCHETTE.
NOUVELLE VIDÉO
RIVAROLIENNE :
“MACRON,
CORONAVIRUS… ”
La 24e
vidéo rivarolienne, celle de février-mars 2020, a été mise en ligne à la
mi-mars. Intitulée « Macron, Coronavirus, Mila, Fillon, RN, Holeindre, crise
de la presse », cette vidéo de Jérôme
Bourbon interrogé par Florian Rouanet
et fidèle à sa franchise habituelle peut
être visionnée soit sur notre chaîne Youtube Hebdomadaire RIVAROL, soit directement en page accueil de notre site
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10 N°3419 — 8 AVRIL 2020 — RIVAROL
La pensée politique traditionnelle (VII)
Antoine Blanc de Saint Bonnet,
philosophe catholique anti-libéral
AN T O I N E
BLANC de Saint
Bonnet (hameau
des monts du lyonnais
d’où est issue la famille)
naît à Lyon le 28 janvier
1815 sous la première
Restauration, peu avant
les Cent-jours, au sein
d’une famille de l’ancienne bourgeoisie de
la capitale des Gaules
(son père est avocat).
Au lycée, il est un élève
difficile, mais son comportement change après
sa rencontre avec l’abbé Noirot « le Socrate
chrétien » qui l’initie à
la philosophie et l’oriente vers l’ontologisme*, puis ses parents le destinant
à être notaire, il effectue des études de
droit, pour lesquelles il manifeste peu
d’interêt, à Paris (1836-39) où il rencontre Edgar Quinet et Simon Ballanche
** qui l’influencent un temps. Toutefois,
il s’en sépare et rejoint la mouvance
chrétienne.
UN PHILOSOPHE CÉLÈBRE
A 26 ans (1841), il se fait connaître
grâce à son ouvrage publié en trois volumes De l’unité spirituelle ou de la
société et de son but au-delà du temps
dans lequel il vise à réconcilier raison et
révélation. « Vous qui séparez la raison
et la religion, sachez que vous détruisez l’une et l’autre… La religion sans
la raison devient de la superstition. La
raison sans la religion devient de l’incrédulité ». Victor Cousin** lui réserve
un accueil enthousiaste et de Salvandy,
ministre de l’Instruction publique, le décore de la Légion d’honneur (1844). Son
livre connaît un tel succès qu’il est réédité dès1845. Sa grande idée (reprise plus
tard par Bergson) est que l’analyse des
faits ne peut mener à l’explication de la
vie et que celle des phénomènes ne permet pas
d’aboutir à l’absolu.
On ne peut approfondir
la notion de l’homme
sans connaître celle de
Dieu.
C’est alors que surviennent la mort de son
père (décembre 1841)
et la longue maladie de
sa mère qui n’accepte
d’être soignée que par
lui. Il rejoint alors la
propriété familiale
qu’il met en valeur (il
fait reconstruire la chapelle détruite durant la
Révolution), refuse un
poste important que lui proposait Victor
Cousin et épouse Marguerite Charuet
(1860).
APOLOGIE DE LA DOULEUR
Durant ces années, il conçoit son œuvre
la plus connue De la douleur qu’il qualifie d’« écuyer de la mort » (C’est l’époque
du débat sur l’anesthésie dans les milieux
médicaux). Blanc de Saint Bonnet affirme
les liens consubstantiels entre l’existence
humaine et la souffrance, le rôle de cette
dernière comme force de réveil et l’accomplissement de l’être qu’elle sculpte véritablement au fil d’une permanente ascèse ;
selon lui, « la douleur produit des héros
parce qu’elle ramène au loin les âmes de
ses mystérieux champs de bataille ». Cet
ouvrage est une apologie de la douleur qui
affirme à travers le dogme de la réversibilité de la souffrance, la prééminence de l’irrationnel dans la vie spirituelle et physique
et la soumission à une puissance transcendante contre le matérialisme. C’est un
hymne à la valeur sanctifiante de la souffrance. « En mettant l’homme de bien aux
prises avec l’infortune, Dieu le purifie de
ses fautes passées et le mûrit pour le Ciel »,
véritable bréviaire du dolorisme chrétien.
Cette œuvre aura des résonances dans la pensée
de la philosophe Simone
Weil « La douleur seule
est un contact avec cette
nécessité qui constitue
l’ordre du monde ». Face
aux épreuves cruelles, il
cherche à percer le secret
de celle-ci ; selon lui, l’explication se trouve dans
le phénomène de la chute
de l’homme. Il tente de
concilier philosophie et
religion. L’idée de la faute
originelle domine sa pensée, elle constitue l’unique
explication, pour la raison, de l’état du monde
dans lequel on vit : tout
est la conséquence de « la
chute » (qui sera d’ailleurs
le titre de son dernier ouvrage publié par sa sœur
après sa mort).
LA RÉVOLUTION
DE 1848
Entre-temps ont eu lieu
la révolution de 1848 et
la chute de Louis-Philippe. Tout d’abord, il
déclare que « la répu- blique est la forme natu- relle de la société chré- tienne » et accepte de se
présenter aux élections
sur la liste de l’abbé Noirot et de son
ami Victor de Laprade : c’est un échec.
Mais très vite, devant le spectacle de la
démagogie et du chaos de la Seconde
République (Alphonse Karr dira : « Il
en faut que quelques grelots ajoutés au
bonnet de la liberté pour en faire le bonnet de la folie »), il va se raviser, et affirmer en 1851 : « la démocratie triomphe
et je viens combattre la démocratie ».
La même année paraît La Restauration
française où il aborde avec pertinence
les questions économiques et sociales, si
bien que même ses adversaires le louent
et que Montalembert (théoricien du catholicisme libéral) lui dira : « Nul n’a vu
de si haut ni été plus loin que vous ». Il
s’affirme anti-libéral, contre l’industrialisme et la démocratie, condamne aussi
bien le socialisme que le libéralisme.
« L’erreur commence au protestantisme
et finit au socialisme ». Quant à la République « fondée sur des chimères et
soutenue par l’imposture, elle conduit
les peuples à leur perte et l’humanité à
sa fin », et préconise une rénovation sociale avec pour base la nature réelle de
l’homme.
LA DÉFENSE DE ROME
En 1850, est votée la loi Falloux sur
l’enseignement favorable à l’Eglise.
Il prend part à la « querelle des classiques » lancée par l’abbé Gaume qui
avait publié Le ver rongeur des sociétés modernes où il attribuait le recul de
l’esprit religieux aux auteurs païens. Il
défend les classiques chrétiens contre
ces derniers (selon l’Encyclique Inter
multiplices , ils peuvent être étudiés si
expurgés) et les études littéraires contre
les sciences et les mathématiques (1853,
De l’affaiblissement de la raison et de
la décadence en Europe). C’est le point
de départ de ses thèses sur l’infaillibilité
(titre d’une de ses œuvres —1861 —, il
est décoré par le Souverain Pontife) et
la légitimité. Selon lui, la raison possède
une infaillibilité naturelle d’où découle
la nécessité de l’infaillibilité pontificale
(dogme proclamé par le concile de Va- tican en 1870/71) : le Pape ne peut se
tromper dans son pouvoir ordinaire et
extraordinaire lorsqu’il s’exprime ex ca- thedra en matière de foi et de morale.
En 1866, il publie La raison à 60 exem- plaires seulement, pourtant c’est une
œuvre majeure qui développe L’affai- blissement de la raison et qui est précédée d’une longue thèse sur « l’infini
et l’infinitésimal », d’une étude critique
sur le « cogito ergo sum » de Descartes
et la recherche d’une base possible de
notre connaissance en dehors du « moi
pensant ».
1870 FRUIT DU LIBÉRALISME
Après la chute de Napoléon III et la
Commune, les questions politiques le
préoccupent à nouveau et il fait rééditer
La Restauration française (1872) puis
paraître La légitimité (1873 — projet
vieux de vingt ans qui lui vaut de recevoir l’Ordre impérial d’Autriche décer- né par l’empereur François-Joseph). Il
considère que la défaite de 1870 est due
au libéralisme : il analyse les « lois d’or
de la société », les « bases réelles de nos
libertés » et les « moyens de gouverner » pour les sociétés temporelles et spirituelles chargées de conduire le monde.
Dans Le dix-huitième siècle (1878), il
réfute la doctrine anti-sociale de « l’état
de nature » cher à Rousseau, source de
l’œuvre révolutionnaire, et lui oppose le
fait universel du péché originel, présent
dans les traditions de l’humanité. Il étudie les relations entre la foi et la raison
et s’écarte de la thèse ontologique, se
rapprochant du néo-thomisme, alors de
retour en grâce (Léon XIII préconisant
d’incorporer les résultats des recherches
scientifiques à la doctrine de Saint Thomas d’Aquin). En 1880, il publie une
brochure Le socialisme et la société inspirée par les encycliques du Pape précité
sur la philosophie chrétienne.
LES ÉPREUVES
Ses dernières années sont marquées
par de dures épreuves : après la mort de
sa femme en 1870, surviennent celles
de ses filles : Elisabeth (en 1877, à la
veille du jour où elle devait prendre le
voile au couvent de la Visitation), puis
Marie (épouse du comte de Calonne) en
février 1880 en accouchant, alors qu’il
se réjouissait de devenir grand-père ;
lui-même décède, sans héritiers, le 8
juin 1880 à 65 ans laissant le manuscrit
de L’amour et la Chute qui sera publié
dix-huit ans plus tard par un prêtre à la
demande de sa sœur Zenaïde (entrée au
couvent de la Visitation en 1896) : c’est
une synthèse de son œuvre. Lors de ses
obsèques, le président de l’Académie de
Lyon (Bouchacourt) déclara : « Il a fait
appel de toutes les forces de son âme, à
sa foi chrétienne qui ne varia jamais… »
Voyons, maintenant, à travers quelquesunes de ses œuvres maîtresses (outre De
la douleur déjà évoquée) l’essentiel de
sa pensée.
DIEU ET LA RAISON
Dans L’unité spirituelle, il développe
deux idées essentielles : « L’homme est
l’être qui a besoin de Dieu » et « La société, c’est le lieu où la créature est élevée pour le ciel… et c’est au moyen de la
raison que cette clarté arrive à lui ». Pour
en finir avec les problèmes politiques,
économiques et sociaux, il faut restaurer
l’unité des esprits dans la croyance. La
politique dépend de la morale et celleci de l’ontologie. La vérité se fait jour
par la pensée. Il y a une harmonie préexistante dans l’univers ; la raison, la vérité et la réalité existent, le scepticisme
n’étant qu’un mensonge. Blanc de Saint
Bonnet distingue les réalités du monde
matériel et spirituel : l’homme perçoit le
premier par ses sens et le second par les
facultés de l’âme. Dans le monde physique, on observe ce qui est mais les faits
ne sont légitimés que par leur conformité
aux lois morales ; dans le monde moral,
l’homme doit descendre des principes
connus aux conséquences ou faits inconnus. Montesquieu dans L’esprit des
lois avait discerné qu’il y avait quelque
chose au-dessus des lois humaines ; la
raison nous dicte, grâce à la conscience,
notre conduite car elle vient de Dieu,
et l’expérience de l’homme. La méthode ontologique permet de connaître
D.R.
Ecrits de Paris
AU SOMMAIRE D’HIVER 2019-2020
DOSSIER SPÉCIAL
AFRIQUE DU SUD
Francois-Philippe GALVANE : Présentation du dossier
sur l’Afrique du Sud— L’expropriation sans compensation des fermiers blancs et la crise sud-africaine — La
question des attaques de fermes et de meurtres de
fermiers blancs en Afrique du Sud — Nation et nationalisme afrikaner : similarités et spécificités dans le
continuum des peuples européens— “Le procès contre
Mandela et les autres”—Recension du livre de Pierre--
Olivier Sabalot: Piet Meyer, la voix de l’afrikanerdom—
Jim REEVES : Afrique du Sud : là où la discrimination
raciale est inscrite dans la Constitution…— Ils n’ont aucun droit et sont les réfugiés dont personne ne veut!
10 euros franco de port le numéro,
53 euros l’abonnement pour un an.
Chèque à l’ordre des Editions des Tuileries.
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Chard sur la toile
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caricatures de Chard auxquelles
un de ses admirateurs, fervent
lecteur de RIVAROL, a consacré
un site, très fréquenté :
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N°3419 — 8 AVRIL 2020 — RIVAROL 11
l’homme et la société (Blanc de Saint
Bonnet s’inspire de Bossuet et de sa notion de raison universelle).
L’INTELLIGENCE
ET LA RAISON
Dans De l’affaiblissement de la raison,
il distingue celle-ci de l’intelligence qui
s’ouvre sur le monde extérieur alors que
la raison perçoit l’âme de Dieu ; la raison
universelle éclaire tous les esprits. Blanc
de Saint Bonnet cite Bossuet « Les vérités éternelles sont quelque chose de Dieu
ou plutôt Dieu même ». Selon les philosophes, l’homme est « un animal doué
de raison » ce qui lui donne la faculté
de connaître au-delà des sens. Toutefois,
le XVIIIe
et le début du XIXe
marquent
l’affaiblissement de la raison, ce qui a
engendré erreurs et folies. Notre auteur
y voit deux causes : l’étude des sciences
physiques qui ne font appel qu’à des facultés secondaires de l’esprit et celle des
auteurs païens par les enfants, ce qui entraîne le goût du naturalisme antique et
du scepticisme en l’absence de principes
directeurs. L’intelligence privée de raison confine à l’absurde et au déni du sens
commun. Il démontre les conséquences
terribles du panthéisme et du scepticisme :
pour les adeptes de cette philosophie, Dieu
est partout, donc les hommes sont égaux
et pas responsables du mal, « toutes nos
passions sont légitimes, n’étant que des
mouvements divins ; toutes nos faiblesses
nous viennent de Dieu, nos misères et nos
crimes de la société ». Sur le plan politique, cela donne le socialisme (égalitariste ) ; sans le secours de la raison, c’est
« le panthéisme dans les têtes savantes, le
scepticisme dans les moyennes, et l’irrémédiable anarchie dans la foule ». L’intelligence doit par conséquent être soumise à
la raison.
LE LIBÉRALISME
ET LA RÉVOLUTION
Après la défaite de 1870 et la Commune
(1871), Blanc de Saint Bonnet publie De
la légitimité (1873) où il attribue ces désastres aux idées révolutionnaires qui ont
sapé la société : pour lui le pire ce n’est
pas l’invasion prussienne mais l’anarchie
des esprits et le règne de la médiocrité.
Il étudie la décadence intellectuelle, s’en
prend à l’Université scientiste. « On gagnait la célébrité à décrire une larve,
on l’eût perdue à s’occuper de l’âme » :
la Révolution a pris la place de Dieu,
« l’homme sans Dieu n’aboutit qu’à immoler l’homme », et les plumitifs celle du
prêtre. Il n’y a plus de croyances partagées, ni de morale, ni de sens du devoir.
Le libéralisme est synonyme d’athéisme
et engendre le socialisme, il a abaissé la
noblesse et le clergé en remettant en cause
leurs droits de propriété et en donnant le
pouvoir aux masses à travers le suffrage
universel. Il s’en est ensuivi le désordre
et la défaite.
LE SOCIALISME
DESTRUCTEUR DE LA SOCIÉTÉ
Le socialisme et la société est le dernier
ouvrage publié de son vivant. N’oublions
pas qu’il a connu les révolutions de 1830
et 1848, 1870 et la Commune et vu la
progression des idées subversives res- ponsables de tous les maux de la société :
« Vu l’état où le voltairianisme et les gouvernements ont mis les masses, la république c’est la démocratie, la démocratie
c’est le socialisme, et le socialisme c’est
la démolition de l’homme… la religion
de l’envie ». Le socialisme repose sur
une conception erronée de la condition
humaine supposée bonne ; or, l’humanité
n’est pas naturellement portée au bien. Il
pense que tous les péchés capitaux sommeillent en l’homme et que la paresse engendrera la misère de tous. « Les hommes
dans leur méfiance ont cru que le christianisme était faux. Ils ont dit : l’homme naît
bon : ils ont dit, il est ici-bas pour jouir ;
ils ont dit, la richesse est toute faite ; tous
y ont un égal droit… il faut l’égalité des
salaires ; et l’on ouvrit les ateliers nationaux***. Et qu’a fait l’homme bon :
il a fait comme le sauvage, il s’est couché déclarant que c’est à la société de le
nourrir. Si la méthode eût été générale, le
pain manquant, il eût fallu comme dans
l’antiquité forcer les bras au travail. Et
nous y voilà donc… ou le christianisme
ou l’esclavage ». Il défend la propriété
qui est le droit naturel parce qu’elle est
la récompense du mérite. « Quand le
peuple entendit pour la première fois ces
mots, “la propriété c’est le vol” (phrase
célèbre de Proudhon), il a senti le ressentiment justificateur de ce qui sommeillait
en lui depuis que l’on a perdu le Roi et
sa conscience ainsi faite, il a marché
d’un trait dans la révolution ». Quant à
l’argent, il est un utile serviteur, jamais
un maître et l’esprit de pauvreté devrait
être une vertu chez les gouvernants. « Il
n’est pas défendu de gagner de l’argent,
mais alors il ne faut pas se porter à la tête
d’une nation. Le fondement des peuples
est la vertu, celui des classes gouvernementales est au moins l’honneur : on ne
peut y substituer à ce point les deux principes contraires ». De même pour les ministres de Dieu. « Ce serait un grand malheur si un jour le pauvre ne pouvait plus
voir un frère dans le prêtre, mais le frère
du riche. Dès ce moment, le peuple n’appartiendrait plus à l’Eglise… Il faudrait
que l’Eglise eût la moitié des richesses de
la terre et que le clergé restât pauvre ».
LA MONARCHIE ET LA
RELIGION, SEULS RECOURS
Blanc de Saint Bonnet est un défenseur de la monarchie. « Quand l’autorité
souveraine réside dans le monarque, de
telle sorte néanmoins que cette plénitude
de pouvoir soit paternelle, qu’elle soit
tempérée par l’observation des lois fondamentales et des anciennes coutumes
et que le souverain se propose uniquement l’avantage de ses sujets, le gouvernement comme en France est la monarchie pure » ; la mère de Saint Louis
ne disait-elle pas à son fils : « J’aimerais
mieux vous voir mort que souillé d’un
péché mortel » ? L’autorité a sa source
en Dieu, si on la supprime, l’Etat doit recourir à la force et intervenir partout en
lieu et place des collectivités naturelles
(familles, corporations, église…) « Si la
morale était suivie, il n’y aurait pas besoin de lois. On dit que, depuis la Révolution, trente mille lois ont été promulguées
en France ; pour les rendre à peu près
superflues, il suffirait de suivre les dix
commandements de Dieu ». Déjà Aristote remarquait : « Moins on multiplie les
points sur lesquels le souverain exerce
ses pouvoirs, plus ce dernier a de force
et de durée », sinon c’est le despotisme.
Blanc de Saint Bonnet se pose la question : « Les hommes resteront-ils nourris
d’illusions et dépouillés de philosophie,
au point de prendre encore leurs chaînes
pour des libertés et leurs vraies libertés
pour des chaînes ? »
Il remarque que ceux qui, comme Bonaparte, ont cru se servir de la Révolution
pour asseoir leur puissance ont échoué.
Quant au peuple, il est inapte à la politique
et le suffrage universel est absurde car il
entraîne le triomphe et la démagogie !
Certes « le socialisme est plus facile que
la révolution… il est d’autant plus dangereux qu’il ne demande ni effort, ni raison,
ni doctrine ; qu’il répond à nos appétits,
notre envie, notre orgueil, notre rage…
Avec quelle arme le combattrez-vous ? Il
faudrait la puissance entière du christianisme pour relever de nouveau la raison
chez les peuples et comprimer les appétits… le mal est religieux, la révolution
est religieuse, le remède est religieux,
nous ne guérirons que religieusement ».
Il réfute en un raccourci saisissant l’utopie collectiviste : « Le socialisme suppose
une immaculée conception de l’homme »
car pour le réaliser, il faudrait décider de
vivre en communauté à l’abri des vœux
de chasteté, pauvreté et obéissance : « On
peut vaincre une erreur, on ne détruit
pas l’erreur, c’est-à-dire le vieil homme,
c’est-à-dire le mal. On chasse une ombre,
on ne fait pas disparaître la nuit. On a la
foi ou tout rentre dans les ténèbres ».
UN CATHOLIQUE SOCIAL ?
Toutefois Blanc de Saint Bonnet bien
qu’il veuille soulager la misère d’autrui
n’est pas un doctrinaire du catholicisme
social : il considère que l’Etat n’a pas à
intervenir au nom de l’égalité : « Vous répétez que l’Evangile a proclamé l’égalité
des hommes, et c’est faux ; il a proclamé
l’égalité du mérite, autrement dit l’équité. L’égalité n’est qu’un faux nom de la
justice ; L’Evangile savait si bien l’inégalité qui résulte de notre liberté, qu’il
institua la charité pour ce monde et la
réversibilité pour l’autre ». Il avait prévu
que le matérialisme des philosophes risquait de livrer un jour l’Europe aux cosaques mais pas tous les problèmes liés à
l’industrialisation (bien qu’il ait observé
que « l’industrialisme… accumulant sur
quelques points le monopole des capitaux, amène l’exploitation de l’homme
par l’homme »), du libéralisme économique et la misère des travailleurs ; selon
lui, l’aumône suffit : « Il ne faut point que
l’assistance soit publique, il faut qu’elle
soit particulière » (sauf malades, vieillards et enfants abandonnés reconnus par
l’Eglise — hôtels-Dieu, hospices, orphelinats —) avec l’aide des corporations et
confréries (sociétés de secours mutuel),
mais tout cela avait été ruiné par la Révolution.
SON HÉRITAGE
Contre-révolutionnaire, antilibéral et
réactionnaire, figure du mouvement ultramontain****, aujourd’hui méconnu, il
a marqué son époque et son œuvre puissante et austère a influencé des auteurs
comme Barbey d’Aurevilly, Bloy, Huysmans, Baudelaire, Hello, Péguy, Massignon, Bernanos, Claudel ; pour les légitimistes, il continue l’œuvre de Joseph de
Maistre et fut apprécié par les catholiques
sociaux tel La Tour du Pin (Vers un ordre
social chrétien), et plus tard par un Henri
Delassus (Vérités sociales et erreurs démocratiques), un Jean Ousset (Pour qu’il
règne) ou encore un Pierre Virion (Le
Christ qui est Roi de France). Son style
majestueux a parfois des fulgurances
proches d’un Ernest Hello (dans De la
douleur par exemple).
Au début du XIXe
, les idées des Lumières
avaient reculé grâce à des penseurs tels
de Maistre ou de Bonald mais survinrent
de nouvelles révolutions. Blanc de Saint
Bonnet recherche les causes profondes
de cette évolution néfaste, démontrant
les liens entre des philosophies erronées
et des idées politiques subversives, destructrices de la Tradition. Il dénonce le libéralisme, le panthéisme et le socialisme,
symptômes de la décadence des sociétés
occidentales. Son œuvre mérite d’être redécouverte.
Bernard de MASSANES. _____
*Théorie affirmant que la connaissance de Dieu,
directe et immédiate, est naturelle à l’homme.
C’est un courant de pensée du XIXe siècle, selon lequel on ne peut rendre compte de l’activité
de l’esprit humain qu’en affirmant implicitement,
à l’intérieur de toute démarche, l’existence d’un
transcendant ou absolu, preuve naturelle de celle
de Dieu. L’Eglise manifeste sa méfiance et rejette
son enseignement (Saint Office, 1861).
** Quinet : historien, philosophe, républicain anticlérical — Ballanche : philosophe — Cousin :
philosophe et homme politique
***Organisation destinée à donner du travail aux
chômeurs parisiens. L’Etat fournissait, organisait et
payait celui-ci. Cette expérience sociale (mars-juin
1848) fut un désastre : elle aboutit à la révolte des
ouvriers, noyée dans le sang par le général Cavaignac.
****Qui soutient la position traditionnelle de
l’Eglise (pouvoir absolu du Pape), à l’opposé du
gallicanisme.
Bibliographie :
— M. de La Bigne de Villeneuve : Un grand philosophe et sociologue inconnu, Blanc de Saint Bonnet. Ed. Beauchesne, 1949.
— Gabriel Maton : Blanc de Saint Bonnet, philosophe de l’unité spirituelle, Vitte-Lyon 1961.
— Yves Baranger : Conceptions politiques et sociales de Blanc de St Bonnet, Université Paris II,
1973.
— Blanc de Saint Bonnet : Le socialisme et la société (rééd.) Presses Acad., Lyon1954. Politique
réelle (rééd.), Ed. Du Trident-1990. La douleur
(rééd.), Ed.de la Reconquête-2012 —
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Grande peur arc-en-ciel : l’aveu de l’ONU
(Dessin de Chard)
___________
par
Hannibal
___________
Ardisson avait raison.
Tout le monde en parle,
alors tout le monde en
parle. Je voulais ne plus
vous embêter avec le
coronavirus, mais j’y
suis bien forcé, il n’y a
que cela qui entre dans
la tête et le cœur des hommes aujourd’hui.
La terre est entièrement tétanisée par ce
truc. C’est une crise d’hypnose mondiale.
Consultez Google actualité, qui recense les
articles de presse en raison de leur public et
de l’intérêt présumé du sujet : les trois quarts,
people compris, parlent de la pandémie. Le
Covid-19 est l’obsession de l’humanité. Cela
ne s’est pas fait tout seul. Il a été monté en
épingle à cet effet. L’empire mondial ne se
cache plus. L’ONU avoue la chose.
Avant de le montrer, passons en revue non
pas des faits, mais des échos qu’on en a et
des controverses dont ils sont le prétexte.
Depuis la mi-février à peu près, les réseaux
sociaux puis la presse se sont emparés du sujet pour en tirer une conversation frénétique.
En fait partie la valse-hésitation du gouvernement français, confinement ou pas confinement, masque ou pas masque. N’étant pas
médecin, j’ignore ce qu’il aurait fallu faire,
mais chacun constate que nos princes ont va- rié dans leur doctrine et dans les règlements
qu’ils imposent aux Français. L’avenir nous
dira si c’était important. Beaucoup de méde- cins spécialistes des maladies infectieuses
ont varié autant que le gouvernement. Les
journalistes n’ont pas mieux fait leur travail.
Dès qu’on a pu comparer des données pro- venant de plusieurs pays, les différences de
taux de mortalité apparent ont tiré l’œil. En
Corée, puis en Italie, puis en Allemagne. La
presse a mis des jours, des semaines, à se de- mander pourquoi.
L’affaire de l’hydroxychloroquine, mainte- nant. Dès janvier, le professeur Raoult, tenu
à l’étranger pour l’un des meilleurs infec- tiologues français, et une équipe chinoise,
avaient éprouvé, semble-t-il, la relative ef- ficacité d’une variété de cet antipaludique
associé à un antibiotique pour réduire la
charge virale tout en empêchant la surin- fection bactérienne. Il a été montré depuis,
par l’expérimentation sur le terrain, que le
remède était plutôt efficace (2 morts sur plus
de 1700 personnes infectées et traitées, soit
0,5 pour mille environ). Or, le gouverne- ment n’a cessé de traîner les pieds pour en
autoriser l’utilisation. Premier argument, les
études ne respectent pas le protocole scienti- fique. Exact, mais, quand les gens meurent,
le médecin soigne d’abord. Quant aux effets
secondaires, ils existent, mais le médicament
est connu depuis des décennies et utilisé par
un milliard de patients chaque année. Il suf- fit qu’il soit prescrit par un médecin respon- sable. Pour éviter l’automédication, il suffit
de ne l’autoriser que sur ordonnance.
Le gouvernement français a tout fait pour en
retarder l’utilisation. Agnès Buzyn, ministre
de la Santé, a bien fait classer la chloroquine
dans les substances vénéneuses, en janvier
2020. Et son époux, Yves Lévy, directeur de
l’Inserm (Institut national de la santé et de la
recherche médicale), est bien un ennemi de
Didier Raoult (une concurrence entre laboratoires ?), comme l’avouent les décodeurs du
Monde. Si Agnès Buzyn n’était fille de juif
souffrant, cela aurait déclenché un scandale
national. Aujourd’hui, l’hydroxychloroquine
est utilisée du Maroc aux Etats-Unis en passant par l’Italie, et un collectif de médecins
connus, dont un ancien ministre de la Santé,
réclame la même chose en France.
Didier Raoult vient de publier une brochure
disponible sur internet en PDF que je vous recommande de lire. Elle donne l’autorité d’un
médecin à des remarques de bon sens que
nous nous sommes tous faits, pour certaines.
Il note que la tuberculose tue encore 1,2 million de personnes dans le monde, souligne le
rapport entre la faible mortalité du Covid-19
et son énorme retentissement médiatique, raconte l’exploitation politique de la peur des
pandémies depuis l’anthrax, Ebola, la grippe
aviaire, le SRAS, H1N1, le MERS, le Chicungunya, Zika, etc, en des termes simples,
avec « le calme des vieilles troupes ». Il explique pourquoi les modèles mathématiques
se trompent toujours dans la prédiction des
épidémies et avoue les limites de la médecine : « il existe des mystères concernant la
transmission des maladies infectieuses […]
l’élément de lutte essentiel contre ces maladies reste l’observation […] Nous ne sommes
pas encore à l’heure des théories ni des mo- dèles ». Il déplore que les recommandations
de vaccinations ne soient pas « scientifiques
mais politiques ». Il note que le mythe du ré- chauffisme a empêché de traiter correctement
le choléra à Haïti, détournant l’attention du
facteur infectieux, les déjections de soldats
népalais de l’ONU dans une rivière. On ap- prend beaucoup de choses, et, ce que l’on sa- vait, on le met en ordre. Raoult nous préserve
par exemple de l’optimisme politique. Quand
sous Mitterrand l’invasion devint une feuille
de route affichée du système, je me réjouis de
la chienlit qu’elle amenait : sans le chômage
et l’insécurité, elle eût été indolore, mais la
catastrophe évidente allait susciter l’insurrec- tion des Français, vive donc la crise qui devait
leur ouvrir les yeux. Tu parles. Il n’y eut pas
plus d’insurrection que de beurre en broche.
De même aujourd’hui beaucoup d’entre nous
attendent-ils monts et merveilles de dévoile- ment de la réalité. Ils seront déçus. Quant à
la grippe aviaire, Raoult observe que la for- mation et la transmission doivent beaucoup
à la promiscuité, celle des volailles élevées
en confinement ou celle des chauves-souris
serrées en colonies dans leurs cavernes. On
aurait donc dû au moins en finir avec l’éle- vage en batterie, dangereux et cruel pour les
bêtes, produisant une viande dégoûtante pour
les hommes: il n’en a rien été.
l
Revenons à l’actualité. A la fin de la semaine dernière, les médecins ont constaté
une surmortalité en hausse de 63 % dans le
département de la Seine-Saint-Denis. Exceptionnel. Le préfet de police de Paris, Didier
Lallement, celui dont la casquette tombe sur
les oreilles, a donné son explication : « ceux
qu’on trouve dans les réanimations, ce sont
ceux qui, au début du confinement, ne l’ont
pas respecté, il y a une corrélation très
simple. » Frédéric Adnet, directeur médical
du Samu de Seine-Saint-Denis, jugeant ces
propos “scandaleux”, a demandé la “démission” de Lallement. Celui-ci a dû faire ses
excuses publiques. Or, que lui reproche-ton ? Une inexactitude (la corrélation n’est
pas « très simple », une partie des hospitalisés d’aujourd’hui a été contaminée plus tôt) ?
Pas du tout. Le nombre de bourdes qu’ont
dites depuis le début médecins, fonctionnaires, politiques et journalistes comporte
six ou sept zéros et ne suscite guère de tollé.
On lui reproche de toucher une question taboue : le rapport entre la pandémie et l’immigration. Question pourtant primordiale en
France, en Espagne, en Italie. Ce silence sur l’invasion est une urgence
capitale. Le coronavirus détourne
l’attention du public pendant que
la révolution arc-en-ciel continue
sa marche, c’est l’une de ses fonctions. Pendant le coronavirus, la
mutation du régalien continue. Le
nouvel emploi de l’armée, de la
gendarmerie et de la police se répand. Les gendarmes contrôlent si
je me trouve du bon ou du mauvais
côté de la piste cyclable qui longe
la dune, et les parachutistes ou les
chasseurs alpins de sentinelle, qui
ne sont pas habilités à vérifier la validité des attestations dérogatoires,
restent en soutien, derrière la police
qui procède. Ces exercices de domination des peuples sur toute la planète sont
une pleine réussite : je crie mais je change
de côté, je ne cours pas assez vite éviter
l’amende. Et les Parisiens applaudissent les
“soignants” le soir sur leur balcon. Pendant
ce temps-là Blanquer remplace le bac par
le contrôle continu, à la grande satisfaction
des fayots et des polars. Là aussi, il s’agit de
domination pure. « Ce qui est acquis, c’est
que les épreuves n’auront pas lieu », nous
dit-il. Sans explication, sans l’ombre d’un
débat. Hoc volo, sic jubeo, sit pro ratione
voluntas (je le veux, je l’ordonne ; la raison,
c’est ma volonté). Il dit, nous acquiesçons.
Les spécialistes savent, point. Ô extension
du domaine de la sagesse indiscutée ! Le
gouvernement des sages avance.
Pendant le coronavirus, tout semble arrê- té, nous sommes arrêtés, et en même temps
tout continue. La révolution arc-en-ciel est
en marche d’un bon pas. Le ministre de la
Santé Olivier Véran s’assure que les Fran- çaises peuvent exercer leur droit inaliénable
à l’avortement pendant le confinement. Ma- dame Diallo nous parle d’un « autre virus,
le privilège blanc ». On supprime Pâques et
les Rameaux, et les vacances en prime. Cent
soixante mille policiers, gendarmes et autres,
tous les gens d’armes de France sur pied de
guerre coupent la route des résidences se- condaires et des locations d’été. Tous nos
portables sont géolocalisés. En même temps
quatorze députés demandent la « régularisa- tion des sans-papiers ». Un monsieur confi- nement est nommé, et en même temps un
monsieur déconfinement, qu’on ne dise pas
que le pouvoir n’est pas prévoyant. Yahoo se
demande si Donald Trump est responsable
de la crise qui touche les Etats-Unis. Michel
Boujenah et Patrick Bruel vont mieux. Hé- las, les sponsors du PSG et d’autres clubs
rechignent un peu pour payer des joueurs qui
ne jouent pas. Pendant le confinement, il n’y
a plus que des Neymar. L’OMS recommande
d’utiliser la carte bancaire pour tout paie- ment. L’ordre règne à Hong-Kong, les gilets
jaunes locaux se taisent, les gilets bridés. La
Chine, qui hier inondait le monde de paco- tille dangereuse, nous envoie des masques,
on oublie que le PC chinois a caché pendant
des semaines l’existence du coronavirus,
facilitant ainsi sa dispersion, et l’on cite en
modèle la « gestion de crise » de la Chine.
En même temps, l’arc-en-ciel se réjouit du
rééquilibrage du monde, le blanc n’a plus le
privilège du savoir et de l’aide.
C’est le moment de poser la question à la- quelle songeait l’autre jour François-Xavier
Rochette sur Facebook. Le sens était à peu
près celui-ci, si je déforme sa pensée, il me
le dira : les nationalistes, les “complotistes”,
autrement dit les non-veaux, ceux qui ne
prennent pas pour argent comptant ce dont
le système les abreuve, sentent bien, savent,
que, quelle que soit exactement la réalité
médicale du COVID-19 sur laquelle on épiloguera plus tard, une volonté consciente
organise l’exploitation politique de la chose.
On peut la nommer complot, ou révolution,
ou comme on veut, mais quelle est cette volonté consciente, qui la porte, que veut-elle,
c’est sur quoi les non-veaux ne sont pas
d’accord, et même se déchirent. Rochette a
raison, mais cet état de fait, que le Covid-19
amplifie, aggrave, ne date ni ne découle de
lui, il existait avant : c’est même pour cela
que je me suis pelé d’écrire la révolution
arc-en-ciel, pour nommer proprement ce qui
nous tombe sur le coin de la figure. Les noms
antérieurs ne convenaient pas. Le NOM
(nouvel ordre mondial) est trop étroitement
lié aux Américains, à Bush, au capitalisme,
et puis ce prétendu ordre est un désordre. Il
fallait dire et montrer que c’est une révolution, fille d’autres révolution, fusion d’idéologies. Quant à cosmopolitisme, le mot est à
la fois mal compris et insuffisant : l’arc-enciel montre la réalité en partant des communautés et des subversions qui se combinent,
leur porosité, leur synergie. Je ne vais pas
vous la faire longue, j’aurais l’air de vendre
ma soupe, mais l’effort de conception et de
synthèse nécessaire à penser l’arc-en-ciel
trouve dans le coronavirus une application :
on ne peut pas comprendre ce qui se passe
aujourd’hui si l’on reste dans les schémas
classiques repris du marxisme, la critique du
libéralisme, etc. La révolution arc-en-ciel est
du point de vue économique un socialisme
mondial utilisant le profit, mais que son objectif étant l’homme nouveau, son effort est
surtout sociétal et spirituel, de sorte que les
questions économiques sont à la fois un détail et un moyen, comme l’est aussi le grand
remplacement.
Deux exemples tout récents avouent, au
plus haut niveau, comme l’arc-en-ciel se sert
du coronavirus pour avancer. Le premier
nous vient de Gordon Brown, ancien ministre
travailliste britannique et envoyé spécial de
l’ONU, qui réclame dans le Guardian, le
grand quotidien de gauche anglais, un « gou- vernement mondial » pour gérer le corona- virus, un « exécutif provisoire » qui mettrait
au point « une réponse globale coordonnée ».
Il assurerait la mise au point d’un vaccin et
régulerait l’économie en coordonnant les ef- forts des banques centrales et les dépenses
publiques nécessaires à relancer la crois- sance, le tout alimenté par le FMI, lui-même
alimenté par les pays les plus riches au profit
des pays les plus pauvres. Un peu plus tard,
le 31 mars, le secrétaire général des Nations
Unies, Antonio Guterres, a présenté le dernier
rapport de l’ONU où il demande au monde de
consacrer 10 % de son PIB à la crise dans une
« réponse massive, coordonnée, englobante
et multilatérale ». Après une peinture unifor- mément noire et proprement terroriste de la
pandémie afin d’en faire « l’ennemi commun
de l’humanité », Guterres a évoqué une hap- py end arc en-ciel si les nations répondent à
l’appel de l’ONU : « La pandémie COVID-19
pourra marquer un processus de renaissance
(rebirthing) de la société telle que nous la
connaissons aujourd’hui en une société où
nous protégeons les générations présentes
et futures. » On nous dit que le coronavirus
est la fin du monde pour organiser la fin de
notre monde et le remplacer par le monde que
prépare l’arc-en-ciel. Le mot rebirthing fut
inventé par le Californien Leonard Orr dans
les années 1970, c’est, selon Jeanne Smits,
« une méthode de développement person- nel visant à revivre le “traumatisme” de la
naissance par la “respiration consciente” en
vue de libérer son propre potentiel ». C’est
furieusement New Age. L’arc-en-ciel est une
mystique à goût de chamallow. Pour la « fa- mille humaine », Guterres détaille l’urgence
de « l’approche globale ». Nous vivons un
« moment déterminant » pour installer « sur
le plan géopolitique » un « leadership poli- tique fort » multilatéral. En prime, après la
pluie, le beau temps, il propose, pour profiter
de la catastrophe, de « mettre en œuvre l’appel du secrétaire général à un cessez-le-feu
mondial. Les belligérants du monde entier
doivent déposer les armes pour soutenir le
combat plus vaste contre le COVID-19, l’ennemi commun qui menace aujourd’hui l’humanité tout entière. » On peut bien en sourire,
cela reste notre dernière ressource : mais lorsqu’on regarde combien d’illusions d’optique
et de rhétorique arc-en-ciel ont pris corps en
contraintes proprement diaboliques depuis
cinquante ans, ça coupe l’envie de rire. A pro- pos, permettez-moi de terminer p
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