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VIRUS EN TURQUIE :

C’EST LA FAUTE AUX JUIFS

60 % de la population turque serait infectée par le virus : la faute aux juifs.

Fatih Erbakan, chef du parti Refah et fils

de feu Necmettin Erbakan, politicien islamiste et ancien Premier ministre turc,

généralement considéré comme le mentor politique du président Recep Tayyip

Erdogan, a évoqué, en grand spécialiste

du sujet, le virus dans un discours rapporté le 6 mars 2020 : « Bien que nous

n’ayons pas de preuves certaines, ce

virus sert les objectifs du sionisme de

réduire la population et d’empêcher

son augmentation, et d’importantes

recherches le disent. […] Le sionisme

est une bactérie vieille de cinq mille

ans, cause de la souffrance des gens. »

D’autres grands scientifiques turcs ont

eux aussi tout compris. C’est le cas

d’Abdurrahman Dilipak, journaliste du

quotidien Yeni Akit qui dévoile le potaux-roses. L’objectif caché des juifs?

La stérilisation de la famille car « ils

pensent que la population mondiale

doit d’abord être fortement réduite ».

Il écrit : « Peut-être que demain, ils

présenteront le vaccin contre le corona

comme un remède, et qu’ils y incorporeront une substance stérilisatrice. Et

vous savez comment le virus peut se

propager du côté de l’argent, donc c’est

bon pour le Bitcoin. » Effrayant…

Il convient cependant de faire preuve

d’optimisme, à l’instar de cette femme

interviewée dans une mosquée, le 16

mars. Elle a déclaré « Un virus ne peut

se répandre dans la maison d’Allah. De

plus, le Coran contient des versets guérisseurs, nous les récitons continuellement. » Nous voici rassurés…

Robert SPIELER.

(Dessins de Chard)

Chronique de la France asservie et… résistante

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4 N°3419 — 8 AVRIL 2020 — RIVAROL

Youssef HINDI : “Sionisme, globalisme, pandémie eRIVAROL : Votre livre est une analyse

globale de l’évolution récente du sionisme.

Quelle est la situation géopolitique d’Israël au Proche-Orient ?

Youssef HINDI: La situation géopolitique

actuelle d’Israël est précaire. La Syrie, que

l’État juif voulait détruire, tient debout, et

Assad, que les alliés occidentaux d’Israël ont

tenté de faire tomber, est toujours au pouvoir.

Dans cette guerre, la Syrie est soutenue par

une grande puissance nucléaire, la Russie ;

la plus grande puissance de la région, l’Iran ;

sans parler du Hezbollah libanais et des Kataeb Hezbollah irakiens.

La destruction de l’Irak de Saddam Hussein en 2003 par l’armée américaine — provoquée par les dirigeants israéliens et leur

lobby aux Etats-Unis(1) — a laissé la voie

libre à l’Iran, qui s’y est depuis implanté et

s’est frayé un couloir passant par la Syrie,

l’Irak, et jusqu’au Liban, au grand dam d’Israël, dont l’objectif initial était de faire sauter

le verrou irakien empêchant son expansion.

La marge de manœuvre d’Israël n’a cessé

de se réduire, tout particulièrement depuis

octobre 2015 avec l’engagement de l’armée

russe sur le terrain en Syrie, et plus encore à

partir du 17 septembre 2018, date à laquelle

un avion russe a été abattu à cause d’une

manœuvre de l’aviation israélienne.

Les relations russo-israéliennes se sont

alors considérablement refroidies. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou,

qui appela alors son homologue israélien

pour le menacer, déclara dans un communiqué que « la responsabilité du crash d’avion

russe et de la mort de l’équipage repose entièrement sur la partie israélienne »(2). Le

Kremlin a, dans la foulée, autorisé la livraison des missiles S-300

à la Syrie, limitant le

champ d’action des

avions de chasses de

Tsahal.

En résumé, l’État hébreu est, pour le moment, dans une impasse

géopolitique.

R. : Pour vous le sionisme est une force

politique mondiale.

Comment s’articulent

ses réseaux à l’échelle

planétaire ? Existe t-il une unité en son

sein ou plusieurs tendances ?

Y. H. : C’est surtout à l’échelle occidentale

que ces réseaux sont les plus puissants et les

mieux organisés. Ils s’étendent des EtatsUnis à la Russie, en passant par l’Angleterre,

la France et bien sûr au cœur de l’Union européenne.

Vous avez, aux Etats-Unis, plusieurs organisations qui forment le lobby pro-israélien

qui influent sur la politique étrangère américaine, au premier chef, l’incontournable

l’AIPAC (American Israel Public Affairs

Committee), des think tank comme le PNAC

(Project for the New American Century),

fondé par deux néo-conservateurs juifs américains, William Kristol et Robert Kagan.

En Europe, les groupes de pression israéliens sont bien plus nombreux et actifs que

l’on peut l’imaginer.

En Grande-Bretagne seulement, on en

trouve plusieurs. Par exemple, chacun des

deux grands partis politiques qui alternent

au pouvoir, le parti conservateur et le parti

travailliste, a en son sein un groupe pro-israélien : le Conservative Friends of Israel et

le Labour Friends of Israel.

En France, tout le monde connaît le CRIF

(Conseil Représentatif des Institutions

Juives de France), mais très peu de gens ont

eu vent de l’existence du European Friends

1. Voir : Stephen Walt & John Mearsheimer,

Le lobby pro-israélien et la politique étrangère

américaine, 2007, La Découverte..

2. https://fr.sputniknews.com/

international/201809181038131610-crashavion-russe-syrie-israel-responsable/

of Israel (EFI, Les Amis européens d’Israël), un des groupes de pression israéliens les plus

influents à Bruxelles, au cœur de la structure

de l’Union européenne.

Parmi les commanditaires du lancement

de l’European Friends of Israel, on trouve

le complexe militaro-industriel israélien, le

Israel Aerospace Industries (anciennement

Israel Aircraft Industries)(3). L’on ne peut être que stupéfait lorsqu’on se

penche dans le détail sur l’étendue et le mail- lage de ces réseaux pro-israéliens. Pour vous

en donner une idée : l’un des donateurs de ce

puissant lobby israélien en Europe que j’ai

mentionné a été Alexander Machkevitch, un

milliardaire juif ayant la double nationalité

kazakhe et israélienne(4). Et quand on cherche à identifier les fon- dateurs et les pourvoyeurs de fonds du

Parlement juif européen (créé en 2012),

installé à Bruxelles au Parlement euro- péen, l’on découvre deux milliardaires

juifs ukrainiens, Igor Kolomoisky et Va- dim Rabinovitch. Ce Parlement juif eu- ropéen a été présidé par un banquier et

oligarque juif russe, Vladimir Sloutsker

(ancien sénateur qui a représenté la Répu- blique de Tchouvachie au Parlement russe,

et également co-fondateur et président du

Congrès juif israélien), auquel a succédé

Joël Rubinfeld, haut représentant du lob- by juif européen, qui a été président, de

2007 à 2009, du CRIF belge, le Comité de

Coordination des Organisations Juives de

Belgique (CCOJB).

Et je pourrais continuer à énumérer

longuement les différentes organisations

juives pro-israéliennes implantées en

Amérique et en Europe, ainsi que les mil- liardaires de confession juive qui jouent

le rôle de pourvoyeurs

de fonds de toutes

ces structures. Des

milliardaires qui fi- nancent également des

partis politiques aux

Etats-Unis, à l’instar

de Sheldon Adelson

(principal financier

du Parti républicain),

et qui sont proches du

pouvoir, que ce soit à

Washington, à Paris, à

Londres ou à Moscou.

Le sionisme inter- national est fondé sur une tripartition : une

idéologie commune qui détermine la direc- tion et l’agenda politiques ; un réseau d’in- fluence au sein des partis politiques et des

structures étatiques ; des financements qui

alimentent et renforcent ces réseaux.

Pour répondre à votre seconde question,

il existe, au sein du sionisme international,

comme dans l’État hébreu, des dissensions,

des rivalités, des divergences. C’est propre à

toutes les sociétés et organisations politiques.

Les deux grandes tendances qui s’af- frontent actuellement à l’échelle internatio- nale et en Israël sont le sionisme religieux

(correspondant à la droite israélienne) et le

sionisme laïc (à gauche de l’échiquier poli- tique).

R. : Vous remarquez qu’un fossé existe

entre les sionistes les plus radicaux et la

diaspora juive occidentale. De quand date

l’apparition de ce décalage ?

Y. H. : Il s’agit de cette opposition entre

la tendance religieuse et la tendance laïque

du sionisme. Ces deux tendances cohabitent depuis la naissance de l’État d’Israël

et antérieurement, mais leur opposition a

éclaté au grand jour à partir de la guerre des

Six jours en 1967. Nous avons abordé cet

important épisode de l’histoire israélienne

dans un e-book paru récemment (dispo3. « European Friends of Israel », Powerbase,

13/11/2012. https://powerbase.info/index.php/

European_Friends_of_Israel.

4. Gary Rosenblatt, « Being Alexander

Machkevitch : Jewish billionaire from nowhere

with big plans », The Jewish Week, 12/04/2011.

nible à l’achat sur strategika.fr(5)) et intitu- lé « Notre Dame, Al Aqsa et le troisième

Temple — La géopolitique des religions ».

Dans mon ouvrage, Chroniques du sio- nisme, j’analyse ce clivage qui a resurgi et

a influencé, sur le plan idéologique, la géo- politique mondiale. J’explique qu’il s’agit

d’une fracture dans le système impérial ju- déo-américain, et j’en expose les causes.

En guise d’illustration, j’évoque l’attaque

du président du Congrès juif mondial, Ro- nald Lauder, contre Benjamin Netanyahou,

le premier ayant pourtant financé la carrière

politique du second.

Lauder s’en est pris à Netanyahou à deux

reprises dans le New York Times en 2018. En

cause, le tournant religieux et extrême-droi- tier de l’État hébreu opéré par « une mino- rité en Israël » qui met ainsi en danger une

grande partie du peuple juif.

En clair, l’affirmation juive, au sens reli- gieux et ethnique, de l’entité sioniste, et sa

politique ouvertement raciste et ethnoci- daire, contribuent à faire augmenter tendan- ciellement l’hostilité du monde envers Israël,

et par suite, au judaïsme et aux juifs à travers

le monde ; ce qui met par conséquent en péril

la diaspora.

Entre sa sécurité et son train de vie fastueux

en Occident, et la survie du petit État colo- nialiste, le choix de la diaspora juive occi- dentale est rapidement fait.

R. : Faut t-il être de confession juive

pour être sioniste ?

Y. H. : Non, bien évidemment il se trouve

des sionistes non juifs. Des pro-israéliens

opportunistes, qui le deviennent, parfois du

jour au lendemain, au bénéfice de leur car- rière politique ou médiatique.

Et il existe, historiquement, des sionistes

de conviction religieuse qui ne sont pas juifs.

Il s’agit des chrétiens sionistes, ces évangé- liques protestants qui, depuis le XVIIe siècle,

soutiennent le projet de rapatriement du

peuple juif en Terre sainte et la refondation

du royaume d’Israël.

R. : Justement, comment expliquer l’al- liance entre l’évangélisme protestant et le

sionisme ?

Y. H. : J’ai consacré quelques pages de

mon premier ouvrage, Occident & Islam — Tome I : Sources et genèse messianiques du

sionisme » (2015, Éditions Sigest), à cette

alliance.

Au XVIIe siècle, la kabbale et le messianisme juifs ont pénétré et influencé le protestantisme puritain et millénariste. Ces protestants fanatiques, dont faisait partie Olivier

Cromwell, ont adopté le projet messianique

du judaïsme, consistant, entre autres choses,

à rapatrier le peuple juif en Terre sainte, et

ainsi à « hâter le retour du Christ ».

Plusieurs chercheurs et historiens, à l’instar

de Shlomo Sand, ont alors cru que le proto-sionisme était né dans ces milieux protestants anglais du XVIIe siècle ; or, mes travaux

ont démontré que l’origine de ce messianisme actif et sioniste, visant à hâter la fin

des temps, est d’origine juive et médiévale

(XIIIe siècle) et qu’il a influencé un certain

protestantisme.

Ce même protestantisme qui s’est implanté

en Amérique du Nord avec les Pères pèlerins

britanniques qui s’identifiaient aux Hébreux

et voyaient dans cette nouvelle terre vierge à

conquérir la nouvelle Jérusalem.

Leurs héritiers contemporains sont les

dizaines de millions d’évangéliques, chrétiens sionistes. Pour être plus précis, aux

Etats-Unis, on compte 100 millions d’évangéliques, et parmi eux 30 millions se disent

« chrétiens sionistes »(6). Au sein de l’administration Trump, deux

5. https://strategika.fr/2020/02/10/notre-dameal-aqsa-et-le-troisieme-temple-la-geopolitiquedes-religions/

6. https://solidariteetprogres.fr/nos-actions-20/

declarations/liberons-trump-de-l-emprise-des.

html

des postes les plus importants sont occupés

par des évangéliques fanatiques : le secré- taire d’État, Mike Pompeo, et le vice-pré- sident Mike Pence.

R. : En France, ce type d’alliances sontelles possibles ?

Y. H. : De facto, le pays légal, la Répu- blique, est l’allié d’Israël et l’obligé du CRIF,

mais le pays réel n’adhère ni à la politique

israélienne, ni au diktat du CRIF et de la LI- CRA, ni aux valeurs du judaïsme.

Rapprocher le peuple français, aujourd’hui

dans sa grande majorité athée et très mé- fiant vis-à-vis des religions quelles qu’elles

soient, d’un État juif religieux et racialiste,

me semble impossible, sauf révolution ma- jeure dans les mentalités.

Raison pour laquelle les propagandistes

juifs sionistes tentent, depuis quelques an- nées, de réécrire l’histoire de France pour

la faire coller à celle d’Israël. Leur objectif

est de faire entrer au forceps dans la tête des

Français que le royaume de France a été fon- dé sur le modèle du royaume antique d’Is- raël, que les deux nations ont un destin com- mun, et que le catholicisme et le judaïsme

partagent les mêmes valeurs.

C’est précisément le rôle d’individus tels

que Gilles-William Goldnadel et Eric Zem- mour.

R. : La “fable” de « Saint-Louis, le roi

juif » est pour le coup un symbole de cette

démarche ? Vous pouvez revenir sur cette

tentative de détournement historique

pour nos lecteurs ?

Y. H. : Oui, « Saint Louis, le roi juif » est

le titre d’un chapitre du dernier livre d’Éric

Zemmour, Destin français (paru en sep- tembre 2018).

Il n’est plus besoin de décrypter quoi que

ce soit dans le discours de Zemmour car le

but de cette grossière manœuvre est explicité

noir sur blanc dans son ouvrage. Ainsi, il est

écrit : « Israël a été pendant des siècles le

modèle de la France… Israël est aujourd’hui

la nation que la France s’interdit d’être…

Sans le nationalisme juif, la France s’abîme

dans la sortie de l’Histoire… »(7)

Mais qu’il n’y ait pas de méprise, il ne

s’agit pas d’une idée qui aurait soudainement traversé l’esprit “fertile” de l’éditorialiste du Figaro. Il exécute, en France, une

mission conforme à un agenda élaboré il y a

fort longtemps, par d’autres. Tout cela, je l’ai

exposé en détail dans mon premier ouvrage,

Occident & Islam — Sources et genèse messianiques du sionisme.

D’ailleurs, dans Chroniques du sionisme, je

fais la critique d’un texte publié antérieurement au livre de Zemmour, et qui tentait déjà

ce détournement de l’histoire de France. Il

s’agit d’une tribune publiée le 3 janvier 2017

dans Valeurs Actuelles(8), et dont l’auteur est

Gilles-William Goldnadel, agent d’influence

israélien (qui a la double nationalité franco-israélienne), nommé membre du comité

directeur du CRIF (en 2010), président de

France-Israël (2004-2018) et ami de Benjamin Netanyahou.

Ce que l’on trouve dans le livre de Zemmour était dans la tribune de Goldnadel, à savoir « le lien historique sacré entre Paris et

Jérusalem, Saint Louis et David, la France

chrétienne et l’État juif. »(9)

Ces discours et ces falsifications historiques visent, pour ceux qui ne l’auraient pas

encore compris, à attirer dans le giron pro-israélien toute la droite française et catholique,

afin qu’elle participe à une nouvelle grande

boucherie pour les besoins d’un « choc des

civilisations », qui ne va pas sauver, mais

7. Éric Zemmour, Destin français, 2018, Albin

Michel, pp. 89-90.

8. Gilles-William Goldnadel, « L’ONU,

pompier incapable devenu pyromane », Valeurs

Actuelles, 03/01/2017..

9. Goldnadel citait Pierre Boutang qui a publié

un livre issu d’articles écrits en 1967, et titré La

Guerre des Six jours..

N°3419 — 8 AVRIL 2020 — RIVAROL 5

et gouvernement mondial”

plutôt achever les civilisations ; et cela au

service d’une guerre eschatologique qui est

le fondement de la doctrine géopolitique is- raélienne.

R.: Quelles sont les relations de la Russie

et de Vladimir Poutine avec Israël ?

Y. H. : La Russie de Poutine a toujours

entretenu de bonnes relations diplomatiques

avec Israël, et ce pour plusieurs raisons.

La géopolitique de la démographie occupe

une place importante dans les relations entre

la Russie et Israël, même si c’est un non-dit.

Un million de Russes vivent en Israël (sur

une population totale de 9 millions), dont

900 000 qui s’y sont installés entre 1989 et

2002. Une part importante de ces Russes

israéliens ne sont pas assimilés à la culture

juive et ne parlent pas hébreu, en témoigne

ce chiffre : 35 % de ces nouveaux immigrés

avaient des épouses et des enfants non juifs.

Il s’agit d’une communauté hautement édu- quée, occupant des postes de chercheurs,

médecins, enseignants, ingénieurs…(10)

En cas de conflit, ouvert ou non, avec l’État

hébreu, la Russie pourrait utiliser contre Is- raël ce levier d’influence géopolitique par

le bas, c’est-à-dire par la société civile. De

ce point de vue, c’est Tel-Aviv, et non pas

Moscou, qui a intérêt à maintenir les bonnes

relations israélo-russes.

Dans l’autre sens, Israël exerce sur le pou- voir russe — de plus en plus difficilement — une influence par le haut, via les oligarques

juifs russes proches du Kremlin et de Vla- dimir Poutine. Ces milliardaires commu- nautaristes ont joué un rôle important dans

le maintien des bonnes relations russo-is- raéliennes. À l’instar de Vladimir Soultsker,

dont j’ai parlé plus haut et qui est un acteur

important de l’Internationale sioniste.

En 2004, Sloutsker a accédé à la prési- dence du Congrès juif russe (il resta en poste

jusqu’en 2005) qui est censé représenter

toutes les organisations juives en Russie.

Suite à sa nomination à la tête de l’organi- sation juive, le journal israélien Haaretz

lui a consacré un article titré « Le nouvel

oligarque juif va rendre la vie facile au

Kremlin »(11). Vladimir Sloutsker y est décrit

comme un « oligarque juif », un « professeur

de kabbale », ayant des « liens étroits avec le

Kremlin ». Un homme qui « est au cœur de

l’élite d’affaires et de la politique » et dont

« le cercle de connaissances comprend de

nombreux Juifs, des hommes d’affaires et

des membres importants du gouvernement. »

Le Congrès juif russe a été fondé en 1996

en grande pompe par un groupe d’oligarques

juifs mené par le magnat des médias russes

Vladimir Goussinski, qui en a été le premier

président et qui a essayé d’en faire un lobby puissant sur le modèle de l’organisation

juive américaine Conference of Présidents

of Major American Jewish Organizations(12).

Mais le projet de Goussinski est stoppé dans

son élan par l’arrivée au pouvoir de Vladimir

Poutine. Goussinski, à l’instar d’autres oligarques juifs, a utilisé son média pour attaquer

Poutine. Le résultat a été la fuite de Goussinski

vers Israël en 2000 ; ce dont a pâti le Congrès

juif russe qui est passé d’un budget initial de

10 millions de dollars par an à quelques centaines de milliers de dollars par an.

Trois ans plus tard, le second président du

Congrès juif russe, Leonid Nevzlin, un des

propriétaires de la compagnie pétrolière

russe Ioukos(13), s’est également exilé en Israël.

10. Howard Sachar, A History of Israel. From

the Rise of Zionism to Our Time, 2007, chapitre

A Russian success story, p. 1080-83.

11. Amiram Barkat, « The new Jewish

oligarch will make life easy for the Kremlin »,

28/02/2005.

http://www.haaretz.com/print-edition/features/

the-new-jewish-oligarch-will-make-life-easyfor-the-kremlin-1.151589

12. https://www.conferenceofpresidents.org/

13. Ioukos était contrôlé par l’oligarque juif

russe Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné en

2003 pour « escroquerie à grande échelle » et

« évasion fiscale ».

Pour schématiser : Vladimir Poutine a mis

au pas un certain nombre d’oligarques juifs

russes qui lui étaient hostiles, et a laissé en

place d’autres qui lui étaient favorables.

Et Sloutsker en fait partie. D’ailleurs, le

Kremlin avait publiquement adressé ses fé- licitations à Vladimir Sloutsker lors de sa

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